La commission Transport du Parlement européen vient de voter aujourd'hui sur les services d'assistance en escale dans les aéroports européens. Sous ce nom un peu obscur se cache l'ensemble des activités effectuées sur un aéroport pour permettre aux compagnies aériennes d'exercer correctement leurs activités. Ces services couvrent par exemple le déplacement des bagages sur l'aéroport, le nettoyage des avions, la fourniture de carburant et d'huile, les services de fret et de postes...
En Europe, l'emploi dans le secteur est estimé à au moins 60.000 personnes. Les coûts des compagnies aériennes liés aux services d'assistance en escale représentent 5 à 12% de leurs coûts d'exploitation.
Selon la Commission européenne, la fourniture de ces services manquent d'efficacité. Réponse habituelle de l'exécutif européen : libéralisons le secteur et la qualité des services augmentera... La principale mesure de la proposition législative est ainsi d'augmenter le nombre de prestataires autorisé à trois au lieu de deux pour les aéroports dont le trafic est supérieur à 5 millions de passagers par an ou 100 000 tonnes de fret.
Cette proposition était inacceptable en l'état pour les socialistes européens car elle est basée sur un postulat totalement erroné. Précariser les travailleurs des services aériens n'est en rien un moyen d'améliorer la qualité et l'efficacité du travail de chacun. Au contraire, stabiliser les contrats dans la durée est un moyen judicieux pour assurer un haut niveau de qualification de ces personnes dont le travail est le socle de la sécurité de tous les passagers européens. Pour toutes ces raisons les eurodéputés socialistes avaient poussé pour rejeter le texte en décembre dernier.
Le texte a maintenant été renégocié et voté par les députés de la commission transport dont je suis membre. La dernière mouture est globalement positive car elle sécurise un certain nombre d'aspects sociaux contenus dans ce règlement. Par exemple, lorsqu'une entreprise sous-traitera un service, elle sera obligée d'appliquer les conventions collectives en vigueur en interne afin de préserver les employés d'un bradage de leurs droits sociaux. De même, en cas de sécession d'activité, l'ensemble des salariés devra obligatoirement être repris par les nouveaux fournisseurs de services en escales.
Les députés socialistes ont ainsi permis l'émergence d'une législation protectrice des travailleurs contre les velléités libérales de la Commission européenne.