Communiqué de presse - Intervention télévisée de Nicolas Sarkozy

« Du désaveu personnel à une politique étriquée et sans vision »

Après l'intervention télévisée du Président de la République, du mardi 16 novembre, Gilles Pargneaux, Député européen et Premier Secrétaire de la Fédération socialiste du Nord, a réagi selon les termes suivants pour dénoncer l’absence de perspectives politiques de l’intervention de Nicolas Sarkozy:

« De la politique fiscale en passant par le débat sur l'identité nationale, Nicolas Sarkozy ne fait que se désavouer, mais tente de faire passer cela pour de la noblesse politique. Il ne saurait cependant réussir à faire oublier que ses revirements procèdent d’échecs. Par une politique fiscale inconsistante, qui a en effet contribué aux déficits, des suppressions d'emplois vitaux dans la fonction publique et l'absence d'une réelle politique industrielle, Nicolas Sarkozy ne peut faire de la crise économique mondiale la seule responsable de ses échecs».

Poursuivant sur la question du partenaire allemand, dont l’interdépendance avec l’économie française justifierait une réforme de la fiscalité, Gilles Pargneaux affirme : « Il fait en permanence référence au modèle économique allemand pour justifier dans un premier temps de la mise en place du bouclier fiscal, puis de la nouvelle réforme fiscale prévue au printemps 2011, qui vise à le supprimer. Il serait bien inspiré de passer de l'incantation aux actes, en développant une politique industrielle similaire et en faisant baisser le chômage comme c’est le cas de l'autre côté du Rhin. L’absence de cohérence en matière de politique économique, ses multiples revirements, voire son incompétence ne peuvent être relativisés, comme il l’a fait constamment en invoquant les difficultés politiques de Barack Obama aux USA, de Zapatero en Espagne ou d’Angela Merkel, en Allemagne ».

Le Député poursuit sur les questions européennes : « Le Président de la République a une fois de plus montré qu’il était un professionnel de l’intox. Evoquant la polémique sur les Roms, il prétend qu’il n’y a rien à redire des actions de la France, et que dans le cas de l’expulsion des Roms, il n’y a pas lieu ni à enquêtes, ni à procédures. Personnellement, je m’inscris en faux contre cette version. Mme Viviane Reding, Commissaire européenne chargée de la Justice, des Droits fondamentaux et de la Citoyenneté, a encore répété le 28 octobre, que la France reste sous surveillance et qu’elle continue d’examiner les dossiers […] transmis par les autorités françaises. Et je tiens également à dénoncer les propos tenus à l’encontre de Viviane Reding. Le Président prétend que c’est une dame qui a fait des déclarations honteuses et blessantes, alors qu’elle n’a fait que rappeler au respect du droit européen un président qui a tendance à s’en affranchir ».

Gilles Pargneaux a ensuite mis en cause l’approche politicienne du Président, et notamment ses attaques répétées à l’encontre des socialistes : « Alors qu'avant d’être élu président de la République, il a été à des postes ministériels divers depuis 2002, il voudrait faire croire que le précédent gouvernement socialiste avec les 35h aurait commis une ‘erreur économique fondamentale’. C’est au contraire lui qui s’emploie à commettre des erreurs économiques fondamentales, en prétendant que la réforme des retraites va rapporter 42 milliards d’euros par an ».

Gilles Pargneaux conclut : « Cet exercice médiatique consistait à gagner de la crédibilité en disant la vérité aux Français. Il n’a cependant pas convaincu, et nous inquiète plutôt tant aucune solution réelle ne s’esquisse pour sortir la France de la crise et lutter contre le chômage. On a plutôt assisté à la prestation d’un président sans vision ».