Le blog de Gilles Pargneaux

Pacte de responsabilité: le gouvernement a entendu les parlementaires!

Le gouvernement a entendu les Parlementaires qui, comme moi, avaient exprimé leurs réserves sur un Pacte de responsabilité déséquilibré et injuste socialement. Je me réjouis que le gouvernement ait fait une partie du chemin, en préservant le pouvoir d'achat des retraités et le plan de lutte contre la pauvreté.

J'aurais souhaité que nous puissions aller plus loin: j'avais appelé ainsi dans une tribune à supprimer le CICE (Crédit d'Impôts pour la Compétitivité et l'Emploi) qui ne fonctionne pas. Compliqué et peu lisible, ce crédit est en effet loin d'avoir améliorer les performances des entreprises françaises à l'export. Le budget du CICE pourrait être réaffecté efficacement : les 20 milliards d'euros du CICE pourrait être utilisés pour diminuer l'impôt sur les sociétés de 33 à 20% facilitant la lisibilité pour les entreprises et les investisseurs. Les 10 milliards du pacte de responsabilité servirait à soutenir la consommation et donc aider les ménages les plus en difficulté.

Comme parlementaire européen socialiste, j'avais voté un budget européen insuffisant mais qui permettait des avancées en matière de lutte contre le chômage des jeunes ou d'aide alimentaire aux plus démunis. De la même manière, je pense aujourd'hui que le pacte de responsabilité dans sa nouvelle mouture présente de réelles avancées et qu'il faut le voter. Tout en ayant en tête qu'un changement de majorité à Bruxelles en mai pourrait donner au gouvernement français un nouveau souffle pour construire une autre politique de croissance. C'est un des enjeux du vote du 25 mai.

Un nouvelle Commission européenne pour encadrer les perturbateurs endocriniens

Depuis le début de mon mandat de député européen en 2009, j'alerte les autorités européennes sur les dangers des perturbateurs endocriniens, ces pesticides et biocides présents un peu partout et qui peuvent modifier notre fonctionnement hormonal. Cancer du sein ou de la prostate, problème thyroïdale, malformation in-utero, etc. sont les dangers d'une exposition trop forte à ces substances présentes dans les produits cosmétiques, les engrais agricoles et beaucoup de produits du quotidien.

Une nouvelle fois, une étude souligne l'urgence d'agir. L'ONG génération future a réalisé une étude sur des enfants vivants dans des régions agricoles. Résultats? 2 enfants sur 3 sont porteurs de perturbateurs endocriniens...

Si une réponse française est nécessaire, une action européenne est le véritable horizon pour diminuer notre exposition à ce danger.

La Commission européenne doit proposer depuis plus d'un an un règlement visant à définir clairement quels perturbateurs seront interdits ou non en Europe. On le comprend, pour les grosses industries chimiques les enjeux financiers sont énormes et le lobbying joue à plein régime en faveur d'une législation la plus faible possible.

Je fais néanmoins partie des députés extrêmement vigilants sur ce sujet. J'ai déjà interpellé la Commission plusieurs fois pour la presser de sortir sa législation, tenir ses engagements et protéger les européens. Elle n'en a pour l'instant rien fait mais je continue de réclamer haut et fort ce texte.

Une nouvelle majorité au Parlement européen, une majorité de gauche, portera un homme de gauche à la tête de la Commission européenne. C'est là que la situation se débloquera pour la protection de la santé des européens et en particulier des plus vulnérables. La gauche met le citoyen et sa protection au centre du projet européen. Non pas les banques, non pas les objectifs chiffrés mais les européens et les européennes au sein d'une société du bien-être.

Cette nouvelle Commission empêchera que notre système hormonal soit perturbé par l'agriculture et les procédés peu scrupuleux des géants de la chimie.

Donnons une majorité européenne à la Gauche le 25 mai prochain!

Ne laissons pas la «candidate du triple zéro» tuer l’Europe

Le défaitisme avec lequel nous prenons connaissance des sondages plaçant le FN devant les autres partis aux élections européennes me fait peur. Comme si l’Europe, trop lointaine, ne méritait pas qu’on se batte pour qu’elle change.

Avec Jean-Louis Cottigny, qui est parlementaire depuis 2012, nous totalisons 295 interventions, 10 rapports et 75 rapports amendés.

Malgré la majorité conservatrice du Parlement européen, nous avons fait bouger quelques lignes pour garantir la sécurité alimentaire ou empêcher la privatisation du ferroviaire par exemple.

Demain si Martin Schulz est élu président de la Commission, nous pourrons réformer profondément l’Europe, faire en sorte qu’elle soit sociale et solidaire, attachée au mieux-vivre des Français et nous y travaillerons d’arrache-pied.

Face à nous, Madame Le Pen est la candidate du triple zéro : zéro rapports, zéro rapports amendés, zéro avis sur les directives présentées et …. Zéro programme puisqu’invitée dans les médias (Euractiv) à parler de ses propositions, elle est restée vague, indiquant que son projet était « d’empêcher que l’Union européenne continue à avancer », et que «les députés qui seraient élus contribueraient à limiter les règlementations qui contraignent l’économie française ». Sur la question de l’écologie, elle a expliqué que des propositions seraient précisées plus tard…

Madame Le Pen ne veillera pas sur nos intérêts en Europe, elle ne fera ni avancer ni changer l’Europe. Sa seule préoccupation dans cette élection est de gagner les indemnités et la popularité qui lui permettront de faire prospérer ses idées racistes et mortifères.

Ne laissons pas l’Europe devenir le tremplin de la candidate du triple zéro ; faisons de l’Europe le tremplin d’une nouvelle politique en votant pour les listes socialistes le 25 mai prochain !

Des mensonges aux destructions d'emploi : la réalité du FN

Dans un tribune publiée il y a quelques mois déjà dans le Plus du Nouvel Observateur, je dénonçais les mensonges du Front National. L'Europe, l'euro ou encore les  minorités sont les boucs émissaires de la pensée frontiste, boucs émissaires qui détournent les électeurs des véritables solutions pour notre pays et notre continent. Car tout est simple avec Madame Le Pen, il n'y a qu'à sortir de l'euro, les français sont contre la construction européenne... Mais le mensonge comme programme politique ne convient pas. Il faut en déconstruire les idées pour mettre à jour l'imposture qui se cache derrière ces mots matraqués inlassablement par la rhétorique frontiste.

Mon camarade Henri Weber, député européen également, vient d'apporter sa pierre à l'édifice de mise en lumière des idées du Front National : Mettre en oeuvre les idées de Mme Le Pen revient tout bonnement à sacrifier 500 000 emplois. Voilà la thérapie de choc que nous propose le FN.

Rapidemenent, pourquoi Mme Le Pen a tout faux :

• Sortir de l'euro augmenterait nos dettes de 20 à 30%. Pire, nous avons chaque année besoin d'emprunter de l'ordre de 170 millions d'euros et malheureusement avec la sortie de l'euro, les taux d'intérêts de cette emprunt exploseront. Les citoyens seront bien les premiers perdants...
• L'essence et les différents carburants verront leur prix augmenter proportionnellement aux dévaluations et ce sont les plus démunis qui en pâtiront... N'oublions pas que l'euro a aussi été mis en place pour mettre fin aux dévaluations perpétuelles entre Etats membres de l'Europe, dévaluations qui pénalisaient directement nos voisins européens et non les géants de la Mondialisation : Chine, Inde, Brésil, USA...
• "Le chômage de masse et de longue durée bondira à 14% (+ 500.000 sans-emplois) – d’après le chef économiste de la banque néerlandaise ING, peu suspect de sympathie socialiste, une sortie unilatérale de la France de l’euro se traduira par une contraction de 4% de notre PIB la première année et de 10% sur 3 ans."

Voilà donc les mesures phares de Mme Le Pen est leurs conséquences néfastes pour le présent et l'avenir de l'Europe et es européens.

Ayons le courage d'aller à l'encontre de ces idées plus simplistes que simples et proposons une réorientation de l'Europe. Il est illusoire de croire que, dans un monde où la majorité des problèmes, que ce soit la finance, la mondialisation, le changement climatique, les flux migratoires, la cybersécurité, etc. des solutions prises par un pays de 60 millions d'habitants sur plus de 6 milliards dans le monde puissent être efficaces. Des problèmes européens et mondiaux doivent au moins appeler une réponse continentale.

A nous de nous battre pour que cette réponse soit d'abord au service des travailleurs, des jeunes, de l'emploi et du bien-être. C'est l'Europe que les socialistes défendent.

Il faut en finir avec le mythe du village gaulois. Quand Astérix sort de son village pour se battre à l'étranger, ce n'est pas pour empêcher des hordes de "fous" de détruire sa Gaule, mais bien pour défendre des valeurs universelles qu'aucun oppresseur n'a le droit de bafouer. Battons-nous ensemble pour ces valeurs en Europe. Ne nous enfermons pas dans notre village!