Depuis 1987, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) organise chaque année le 31 mai la journée mondiale sans tabac.
Le tabagisme provoque actuellement la mort d’un adulte sur dix dans le monde. C'est la deuxième cause de décès au niveau mondial avec plus de cinq millions de victimes par an.
Et cela sans compter plus de 600.000 décès – dont plus d’un quart chez des enfants – imputables au tabagisme passif.
L'OMS estime que d'ici 2020, le tabac sera la principale cause de décès et d'incapacité, avec plus de 10 millions de victimes par an. Le tabagisme entrainera alors plus de décès à travers le monde que le Sida, la turberculose, la mortalité maternelle, les accidents de voiture, les suicides et les homicides combinés...
Le tabac, qui a fait 100 millions de morts au XXe siècle, pourrait en faire 1 milliard au XXIe siècle.
Face à ces chiffres alarmants, l'Union européenne doit réagir en adoptant une législation harmonisée et surtout contraignante afin de protéger la santé des citoyens européens.
Des progrès notables dans le développement des environnements sans tabac ont été réalisés ces dernières années dans certains Etats membres. A ce jour, plus d’un tiers des Etats membres de l’UE a adopté des lois prévoyant l’interdiction générale de fumer dans les lieux de travail et les lieux publics intérieurs. Toutefois, le niveau de protection contre l’exposition à la fumée de tabac varie encore considérablement d’un Etat membre à un autre et au sein même des Etats.
Au niveau de l’UE, la question des environnements sans tabac a jusqu’ici fait l’objet de résolutions et de recommandations non contraignantes.
La consultation lancée par la Commission au moyen de son Livre vert «Vers une Europe sans fumée de tabac: les options stratégiques au niveau de l'Union européenne» a fait apparaître que nombreux étaient les partisans de politiques d'interdiction générale de fumer dans tous les lieux de travail et lieux publics fermés et de nouvelles mesures à l'échelon communautaire en faveur du développement des espaces non-fumeurs dans l'ensemble des États membres.
Dès lors, il devient de plus en plus urgent d'adopter une législation européenne qui préconiserait:
1) des mesures visant à lutter contre l'exposition des enfants et des adolescents à la fumée de tabac ambiante,
2) des mesures d'accompagnement telles que des politiques efficaces en matière de sevrage tabagique et des avertissements sous la forme d'images sur les conditionnements des produits du tabac,
3) l'élaboration de stratégies plurisectorielles globales et d'instruments adéquats pour les appliquer,
4) des échanges réguliers d'informations et de bonnes pratiques ainsi qu'une coordination stratégique entre les États membres par l'intermédiaire d'un réseau de points de contact nationaux.
Cette future législation soutiendrait les États membres dans leurs efforts en donnant une impulsion politique et en créant un engagement de la part des États membres, en mettant en place un mécanisme de suivi clair au niveau communautaire et en facilitant l'échange de bonnes pratiques et la coordination stratégique entre les États membres.
A l'heure actuelle, l'adoption de cette législation fait encore l'objet de négociations entre les Etats membres. J'espère qu'un accord sera très prochainement conclu sur cette question. Car plus que jamais il y a urgence!