Le Parlement européen s'est prononcé cette semaine sur le sujet très médiatisé de la pêche en eaux profondes.
Principale raison de cette médiatisation : la technique du chalutage en eaux profondes très destructrices de l'écosystème marin, technique que certains députés et ONG voulaient entièrement supprimer. Une très courte majorité de députés européens a finalement reconduit l'autorisation du chalutage au fonds des océans. Face à la très forte mobilisation citoyenne, j'ai souhaité vous expliquer mon vote de mardi dernier en faveur du compromis trouvé au sein du Parlement européen.
Soyons clair, je n'ai pas voté en faveur d'un statu quo favorisant le chalutage en eaux profondes sans aucun contrôle pour la pérennité de notre écosystème. Le texte que nous avons voté prévoit en effet que la pêche au chalut soit interdite dans près de 90% des cas et il est ne sera pas permis de pêcher sur des fonds vulnérables, ceux où l'on retrouve les coraux et les éponges soit 10% des eaux internationales. On ne rasera donc pas l'équivalent de Paris chaque jour...
Notons également qu'énormément d'emplois en Europe sont concernés. 758 navires sont aujourd'hui concernés d'après la Commission européenne. Sachant qu'un emploi en mer induit environ 4 à terre, on ne peut nier l'importance des travailleurs dépendant de ce secteur.
Enfin, le compromis que nous avons soutenu cette semaine est loin de donner un blanc seing au chalutage car il comporte, et c'est un détail très important, un clause de révision. Autrement dit, nous nous sommes engagés à ce que dans 4 ans, la Commission européenne évalue l'impact du chalutage et de la législation en vigueur et, à la lumière des résultats obtenus, interdise totalement ou non le chalutage en eaux profondes.
Voilà donc le compromis que nous avons accepté, compromis qui, je le pense, trouve le meilleur équilibre entre la responsabilité écologique et la responsabilité économique. Il s'agit certes de phrase moins simples et moins attrayantes qu'une très jolie BD, mais qui ont le mérite de souligner les nuances de notre position et de notre prise de responsabilité au moment où des attaques caricaturales de diverses ONG fusent sur internet.
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