Le blog de Gilles Pargneaux

Nous devons empêcher une nouvelle génération de fumer

Alors que la France, avec 31% des 15-24 ans qui fument, est le pays européen connaissant le plus fort taux de tabagisme chez les jeunes, nous avons voulu renforcer l'arsenal de mesures permettant de rendre le tabac moins séduisant.

Le Parlement européen (PE) a ainsi soutenu, mardi 8 octobre, une proposition de révision de la directive sur les produits du tabac. Le mandat permettant de continuer les négociations a été voté à une écrasante majorité -620 voix pour, 43 contre et 14 abstentions-, ce qui laisse présager une adoption définitive de la directive avant les élections européennes de mai 2014.

Le tabagisme fait près de 6 millions de victimes par an dans le monde, dont 700 000 en Europe. Ce chiffre pourrait atteindre huit millions en 2030. Les jeunes constituent une cible privilégiée pour l’industrie du tabac.

Pour inverser cette tendance inquiétante, nous devions prendre des mesures fermes et strictes alors que plus de dix ans se sont écoulés depuis l’adoption de la directive sur les produits du tabac en vigueur. Nous avons donc introduit les dispositifs contraignants suivants:

 - Ajout d’un avertissement combiné (texte plus image) relatif à la santé couvrant 65 % des faces avant et arrière des paquets de cigarettes et de tabac à
rouler ;

- Ajout d’un message indiquant que la fumée du tabac contient plus de soixante-dix
substances cancérigènes ;

-Possibilité pour les États membres d’adopter un conditionnement neutre ;

-Interdiction des cigarettes aromatisées, très prisées par les jeunes ;

-Interdiction des paquets en forme de rouge à lèvres ;

-Encadrement de la cigarette électronique qui sera considérée soit comme un produit médical, soit comme un produit de tabac, selon le choix de l’entreprise qui la commercialisera ;

-Maintien de l’interdiction visant les produits du tabac à usage oral («snus»), sauf pour la Suède qui bénéficie d’une dérogation ;

- Interdiction des ventes à distance transfrontalières ;

- Création d’un système d’identification et de suivi et de dispositifs de sécurité (notamment des hologrammes), pour garantir que seuls des produits conformes à la directive soient écoulés sur le marché de l’Union ».

Je me félicite que cette directive puisse être adoptée avant les élections européennes de mai 2014 grâce à l'action du groupe socialiste au Parlement européen, derrière la rapporteure socialiste britannique Linda McEVAN.  Le début du sevrage commence pour l’industrie du tabac, malgré la complaisance indécente de la droite européenne à l’égard des intérêts du lobby très puissant de l’industrie du tabac.  Les conservateurs, les libéraux et les eurosceptiques ne sont pas parvenus à bloquer le processus, malgré leurs tentatives pour enfumer le Parlement européen. Mais nous devons rester vigilants : nous devons parvenir à finaliser les négociations avant les élections européennes de 2014.

 

 

Tribune dans le Huffington Post : De l'audace pour lutter contre l'extrême droite

Tout laisse à penser que le Front National est devenu le centre de gravité de la vie politique française. Rappelons que l'émergence du FN date des élections européennes de 1984. Dès cette date, une partie de la droite française a commencé à courir après les thématiques extrémistes frontistes. La gauche, elle, s'employait à chercher des réponses politiques à ce discours. Ce plébiscite perdure depuis maintenant 30 ans.

Rappelons-nous de la stratégie du "cordon sanitaire" de Jacques Chirac au début des années 90 qui a fait suite à ses déclarations sur le bruit et les odeurs. Souvenons-nous du discours particulièrement sécuritaire du Président sortant en 2002, qui, habilement par ailleurs, a su affaiblir la gauche plurielle au profit du FN. Gardons en tête qu'en 2007, le candidat Sarkozy s'employait à capter les voix frontistes en reprenant certaines de ses idées sur l'immigration ou l'insécurité. En 2012, la stratégie mise au point par Patrick Buisson, autour d'une droite assumée et décomplexée, a largement alimenté les débats.

Pour le FN, rien n'a changé sur le fond : Immigration, Sécurité, Préférence nationale restent le fonds de commerce du discours Le Pen. C'est la thématique identitaire qui reste la pierre angulaire du programme de l'extrême droite.

Face à cette tentative d'intoxication de l'opinion publique française, que faut-il faire pour reprendre l'initiative? Quelles digues dresser pour stopper le FN et laisser respirer le débat politique français?

1) La laïcité
Affirmons-le: le FN ne pose pas les bonnes questions, il ne fait qu'exploiter les tabous des autres partis en matière d'insécurité, d'immigration ou d'intégration. Nous devons, nous la Gauche, affirmer nos valeurs fondamentales et emblématiques de laïcité, d'intégration, de protection, valeurs fondatrices de la Gauche française, comme autant de digues républicaines.
Laissée entre les mains de l'extrême droite, la laïcité perd son sens et devient la défense d'un "village blanc" fantasmé. La laïcité -et la Gauche ne doit cesser de le réaffirmer- met en dehors de la sphère publique les religions tout en respectant tous les cultes pour permettre le vivre-ensemble. Il est important de le rappeler à un moment où ce mot devient paradoxalement l'ennemi des religions, notamment pour les plus récemment installées dans notre pays.

2) Une Europe protectrice
Face au déclinisme, à la frustration, il est du devoir de la Gauche de gouvernement de tracer les perspectives et de montrer à ceux qui sont tentés par les solutions frontistes, issus majoritairement des classes populaires, se considérant souvent comme les grands perdants de la mondialisation, qu'il s'agit là d'impasses économiques, sociales et démocratiques. Nous devons leur donner un horizon qui pour l'instant n'existe pas pour eux. Faire de l'Europe un cocon de justice et de sécurité, voilà un projet fondamentalement de gauche que nous devons dresser contre l'extrême droite.

3) Pas de capharnaüm financier
Dernière digue que nos actions doivent ériger pour contrer la montée du FN: luttons avec vigueur contre le capharnaüm financier destructeur d'emplois et héraut des inégalités qui laisse libre cours aux thèses frontistes.

Laïcité, Europe protectrice et combat contre le capharnaüm financier sont les trois digues majeures que nous devons érigées contre la tentation frontiste. C'est un combat d'idées que la Gauche doit gagner. Alors, mobilisons-nous! Le FN est toujours, raciste, xénophobe, dangereux économiquement et ne nous propose qu'une impasse catastrophique pour la société française. La situation est loin d'être irrémédiable et nous devons sortir du discours par trop fataliste. Il existe une opportunité pour la Gauche de renouveler son discours, de reconquérir son électorat historique et d'endiguer durablement la montée de l'extrême droite. La Gauche ne peut pas manquer ce rendez-vous.

Découvrez les sujets de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg

Tabac

Une proposition législative, visant à rendre le tabac moins attractif auprès des jeunes, notamment en interdisant les arômes sucrés ou fruités, sera mise aux voix. Le projet, modifié en commission de la santé publique, étendrait les avertissements relatifs à la santé sur les paquets et régulerait la cigarette électronique comme produit médicinal (débat et vote mardi).

Espionnage de la NSA/SWIFT

Les députés et la commissaire Malmström débattront pour savoir si l'UE devrait suspendre sa coopération en ce qui concerne le programme de surveillance du financement du terrorisme (TFTP) en réaction aux allégations d'écoute par la NSA des données bancaires gérées par l'entreprise SWIFT (mercredi).

Gaz de schiste

Des règles européennes sur les évaluations d'impact environnemental pourraient également s'appliquer aux projets d'extraction de gaz de schiste à l'avenir, si le Parlement adopte les propositions de la commission de l'environnement d'actualiser la législation existante (mercredi).

Temps de vol des pilotes

De nouvelles règles sur les temps de vol et de repos des pilotes d'avion et de l'équipage seront mises aux voix mercredi, lorsque les députés se prononceront sur une proposition de résolution qui s'oppose à l'adoption de nouvelles normes de sécurité telles que proposées par la Commission européenne. La commission des transports souhaite que la Commission européenne retire sa proposition (débat mardi, vote mercredi).

Mobilité des médecins

Une nouvelle carte électronique pour les professionnels de la santé (médecins, infirmiers, pharmaciens et spécialistes en puériculture) leur permettra de travailler plus facilement dans l'ensemble de l'UE. Les nouvelles règles interdiront également aux professionnels soumis à des mesures disciplinaires ou des sanctions pénales dans leur pays d'origine, d'exercer leur métier dans un autre État membre de l'UE (débat et vote mercredi).

Contrôles de la viande

Les députés pourraient opposer leur veto aux propositions qui permettraient aux vétérinaires de déclarer la viande propre à la consommation humaine, dans les abattoirs, après un contrôle visuel uniquement. Les députés de la commission de la sécurité alimentaire craignent que ces propositions entraînent des problèmes sanitaires et que les risques pour la santé humaine ne soient pas décelés (débat lundi, vote mercredi).

Eurosur

Les frontières extérieures de l'UE et la vie des migrants seraient mieux protégées conformément à Eurosur, le nouveau système de surveillance des frontières, qui sera mis aux voix au Parlement jeudi.

Syrie

L'aide de l'UE et de ses États membres pour les réfugiés syriens fera l'objet d'un débat avec le Conseil et la Commission et d'une résolution (débat et vote mercredi).

Prix Sakharov

La Conférence des Présidents choisira le lauréat 2013 du Prix du Parlement pour la liberté de l'esprit. Les dissidents biélorusses Ales Bialatski, Eduard Lobau et Mykola Statkevich, le dénonciateur de la NSA Edward Snowden, et la militante pakistanaise en faveur de l'éducation des filles Malala Yousafzai sont les trois finalistes.

À quand un nouvel avis européen sur les risques sanitaires des boissons énergisantes ?

Les boissons dites "énergisantes", contenant caféine, ginseng, taurine ou vitamines, sont sous surveillance renforcée en raison d'"effets indésirables suspectés", notamment cardiaques. L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) présente aujourd’hui ses conclusions sur les risques liés à leur consommation.

Dans son rapport, l’Anses conclut que ces boissons excitantes ont des effets cardiovasculaires dont certains cas "très vraisemblablement" mortels ont pu être analysés, elles affectent le sommeil et favorisent le "binge drinking" en atténuant le goût de l'alcool. L'Anses relève par ailleurs des conduites addictives.

Le rapport de l'Anses décrit que "parmi les signalements cardiovasculaires graves, un cas d’arrêt cardiaque ayant conduit au décès chez une jeune femme de 16 ans a été jugé d’imputabilité très vraisemblable". L'Anses avait recensé en juin 2012 une trentaine de cas "suspects", dont deux accidents cardiaques mortels.

L'agence avait alors lancé un appel qui lui a permis de recueillir de nombreux signalements. Les effets rapportés sont d'ordre cardiaque (tachychardie, trouble du rythme), neurologique (crises d'épilepsie, tremblements, vertiges) et psychiatrique (angoisses, agitation, confusion).

Ces boissons, type Red Bull, Monster, ou Burn, dont environ 40 millions de litres sont consommés chaque année en France, sont réservées à l'adulte et déconseillées aux femmes enceintes et aux sportifs, selon les autorités sanitaires. Mais elles sont aujourd'hui très souvent consommées comme des sodas.

Selon une vaste enquête européenne réalisée en 2012 dans 16 pays auprès de 52 000 personnes, à la demande de l'EFSA, l'autorité européenne de sécurité des aliments, 30 % de la population adulte consomme ces boissons ; parmi eux, 12 % consomment jusqu'à 4,5 litres par mois.

Plus de la moitié des consommateurs prennent en même temps de l'alcool (56 % des adultes et 53 % des adolescents). 68 % des 10-18 ans en ont consommé dans l'année et 12 % d'entre eux en consomment 7 litres par mois.

Plus surprenant et inquiétant, 18 % des enfants âgés de 3 à 10 ans en avaient bu dans l'année. Le rapport de l’Anses et l’enquête menée par l’EFSA devraient, je l’espère, convaincre la Commission européenne de la nécessité d’émettre un nouvel avis sur les risques sanitaires de ces boissons dites énergisantes.  C’est en tout cas, le message que j’entends adresser à la Direction générale de la santé de la Commission européenne.