Le voyage organisé « tout compris » d’autrefois laisse la place aux formules combinées dont regorge
aujourd’hui internet. La Commission européenne a donc proposé, le 9 juillet, de mettre au goût du jour une législation sur les voyages à forfaits, tout à fait dépassée puisqu’elle remonte à... 1990.
Si 54 % des vacanciers européens se débrouillent seuls, 23 % sont encore séduits par des formules clé en main achetées via les brochures ou les catalogues des agences de voyage. Ces derniers sont protégés par la directive actuelle.
En revanche, les problèmes juridiques concernent une troisième catégorie – une autre tranche de 23 % - soit quelque 120 millions de personnes qui composent leurs séjours elles-mêmes sur le web.
Ces nouvelles formules de « vacances personnalisées » sont conçues par un ou plusieurs opérateurs liés entre eux commercialement.
Les consommateurs ont, par exemple, la possibilité de réserver le transport et l’hôtel auprès d’un même organisateur, ou de louer une voiture par l’intermédiaire du site internet sur lequel ils ont réservé leur vol. Une jungle d’offres que ne couvre pas - ou mal - la directive de 1990. Résultat, selon un récent sondage cité par la Commission, 67 % des citoyens de l’UE pensaient à tort être protégés en achetant ces prestations de voyage.
La proposition de directive prévoit d’étendre les différentes dispositions qui réglementaient déjà les
offres « tout compris » aux voyages que les consommateurs ont eux-mêmes arrangés en combinant plusieurs offres.
Ainsi, lorsque vous aurez acheté un séjour dans un hôtel via le site d’une compagnie aérienne, vous pourrez par exemple être intégralement remboursé si les prestataires ne fournissent pas les services escomptés ou s’ils annulent le voyage. Si l’entreprise fait tout bonnement faillite, vous aurez également le droit d’être rapatrié dans votre pays d’origine.
Cette directive entend également forcer les prestataires de service à fournir de meilleures informations aux amateurs de ces offres sur-mesure sur le produit acheté et la protection dont ils bénéficient.
En cas de catastrophes naturelles, de conflits ou de faits majeurs de nature à affecter le voyage, les touristes lésés pourront annuler le voyage et seront intégralement remboursés, sans obligation de verser une indemnité.
Dans les cas où le retour est de facto impossible, comme ce fut le cas pendant l’éruption en 2010 du volcan islandais qui a paralysé toute l’Europe, les organisateurs du voyage seront dans l’obligation de payer les nuits supplémentaires, mais pendant trois jours seulement.
Les nouvelles dispositions ne s’appliqueront toutefois pas à l’ensemble du marché touristique européen. Les voyages d’affaires en sont exclus, tout comme les services de transport non cumulés avec des offres de logement. Ce qui revient à ne toucher que 46 % des voyages, tout au plus.
Cette proposition de directive sera examinée par la commission transports et tourisme à l’automne prochain. Je vous tiendrai, bien évidemment, informés de l’évolution des négociations sur ce dossier.