DONNER UN NOUVEL ESPOIR A LA JEUNESSE EUROPEENNE POUR UN CHANGEMENT DE LA POLITIQUE EUROPEENNE.
Les États de l’union monétaire européenne ont déjà débloqué 1200 milliards d’euros sous forme de plans de sauvetage afin de stabiliser le secteur financier de la zone EURO. Les chefs d’État et de gouvernement majoritairement conservateurs et libéraux en Europe ont beaucoup trop longtemps négligé les impulsions pour la croissance et l’emploi, et notamment la lutte contre le chômage des jeunes.
Seule la pression massive exercée par les socialistes et les sociaux-démocrates en Europe a permis de négocier un pacte de croissance en juin 2012 et un pacte contre les chômage des jeunes en février 2013.
Les décisions imposées par les conservateurs et les libéraux en Europe sont claires, concrètes, avec des objectifs et des calendriers fermes lorsqu’il s’agit de mesures budgétaires strictes destinées aux économies européennes touchées par la crise. En revanche, les décisions relatives à la croissance et l’emploi et à la lutte contre le chômage des jeunes ont été bien trop longtemps bloquées par les conservateurs et les libéraux, diluées et leur mise en oeuvre a été repoussée.
Seule une infime partie des investissements promis à hauteur de 120 milliards d’euros a été réalisée à ce jour pour le pacte de croissance. Au niveau du pacte contre le chômage des jeunes, c’est grâce aux socialistes et aux sociaux-démocrates que des moyens supplémentaires ont pu être mis à disposition pour encourager cette lutte. Les environ 6 milliards prévus à ce jour ne suffi ront toutefois pas jusqu’en 2020.
La politique d’austérité continue d’entraîner l’Europe dans la crise
L’Europe est en pleine récession. Le chômage et l’endettement public battent tous les records.Il n’y a plus d’espoir pour un changement économique. L’Europe se divise de plus en plus.Les mouvements antieuropéens s’intensifient.
Dans l’Union Européenne, 26,5 millions de personnes sont actuellement sans emploi, presque 5,7 millions d’entre eux ont moins de 25 ans. Durant l’année passée, le taux de chômage a augmenté dans pas moins de 18 pays. Avant le début de la crise en 2007, aucun pays ne comptait un taux de chômage des jeunes supérieur à 25 pour cent. Aujourd’hui, dans 12 des 27 pays de l’Union Européenne, plus d’un quart des jeunes est sans emploi. En Espagne, le taux de chômage chez les jeunes s’élève même à plus de 50 %. Ils ne trouvent plus de travail, et luttent pour survivre en acceptant des emplois précaires. Ils sont les premiers à avoir perdu leur emploi dans la crise.
Ils sont les grands perdants d’une crise qui aurait pu être évitée dans cette ampleur. Ils sont les victimes d’une politique d’austérité, qui a été décrétée par les conservateurs et les libéraux en Europe comme étant un remède universel. Sans aucune impulsion de croissance concrète, sans
investissement dans l’éducation, l’emploi et la croissance durable, cette politique a demandé aux États d’Europe de réduire en même temps et de manière drastique leurs budgets, ce qui les a poussés à des restrictions massives au niveau des investissements dans l’enseignement, le travail et la croissance durable. Il en résulte une récession économique dans toute l’Europe.
Au lieu de baisser les dettes comme promis, cette politique a entraîné une augmentation massive de l’endettement de toute l’Europe, à hauteur de plus de 500 milliards d’euros pour la seule année 2012.
Le parti social-démocrate allemand et le parti socialiste français s’engagent ensemble pour un changement de la politique face à la crise européenne. Même si le sérieux budgétaire et des finances publiques solides conservent leur importance, une politique commune pour la croissance et un pacte ambitieux contre le chômage des jeunes doivent devenir des priorités
de la politique européenne dans les semaines et les mois à venir. Dans le cas contraire, la politique d’austérité menace d’entraîner encore plus les pays d’Europe touchés par la crise dans un cercle vicieux où se mêlent la dégradation de la performance économique, l’explosion du chômage et, par la suite, la croissance permanente des dettes publiques.
Nous voulons des investissements en matière de croissance et d’emploi qui pourront entraîner une diminution de la dette publique par le biais d’une croissance économique durable au lieu de programmes d’économie à court terme en Europe. Il est impératif de mettre en oeuvre le pacte de croissance européen rapidement, afin qu’il déclenche des impulsions concrètes pour la croissance et l’emploi. Des crédits attrayants et fiables pour les investissements doivent être mis à la disposition notamment des petites et moyennes entreprises.
Nous voulons enfin une politique fiscale commune en Europe afin d’empêcher l’évasion fiscale et le dumping fiscal. La somme incroyable de 1 000 milliards d’euros d’impôts est perdue chaque année en Europe en raison de la fraude fiscale ! Ces acteurs contribuent également massivement à la crise de l’endettement et ces sommes font cruellement défaut pour les investissements et la lutte contre le chômage des jeunes.
Il nous faut maîtriser les marchés financiers et leur taxation afin d’enrayer le cercle vicieux des faillites bancaires et des plans de sauvetage nationaux. La taxation des transactions financières doit être introduite dès maintenant, sans plus attendre. Le responsable de la crise doit aussi contribuer à l’éradiquer.
Les impulsions et les mesures nécessaires pour plus de croissance et d’emploi en Europe doivent être intégrées dans une politique économique et sociale européenne commune mieux coordonnée et contraignante, notamment dans la zone EURO. Il est économiquement faux, et également fatal pour les citoyens de l’Union Européenne que la politique européenne de réponse à la crise soit focalisée de manière unilatérale sur la rigueur budgétaire, la libéralisation du marché, la dérégulation et la privatisation. C’est pourquoi le changement au niveau de la politique européenne doit comporter, en plus des mesures d’urgence nécessaires pour la croissance et l’emploi, un changement stratégique général de la politique économique européenne : les investissements dans l’éducation, la formation, les industries d’avenir, les énergies renouvelables, la mobilité et les nouvelles technologies doivent être nettement favorisés au niveau européen et s’accompagner de mesures sérieuses pour une dimension sociale plus forte de l’Union Européenne.
Nous réclamons avant tout un pacte de stabilité sociale pour l’Europe, avec des objectifs et des accords concrets pour tous les pays membres afin d’éliminer les déséquilibres sociaux, avec des objectifs et des orientations pour les dépenses dans le domaine social et l’éducation, définis en fonction du PIB respectif des pays ainsi que des normes communes pour des salaires minimum suffisants pour vivre dans tous les pays de l’UE.
La lutte contre le chômage des jeunes doit avoir la priorité absolue !
Les socialistes et les sociaux-démocrates d’Europe s’engagent depuis le début de la crise pour que la lutte contre le chômage des jeunes devienne une priorité commune de la politique européenne.
Les conservateurs et les libéraux en Europe ont eux ignoré le sujet et bloqué bien trop longtemps la mise en place de mesures efficaces. L’engagement des socialistes et des sociaux-démocrates en Europe a quant à lui permis d’obtenir une garantie européenne pour la jeunesse et la mise à disposition de moyens supplémentaires pour la lutte contre le chômage des jeunes. Mais en tant que sociaux-démocrates allemands et socialistes français, nous réclamons des mesures renforcées :
> un programme d’urgence via une action commune de la part des entreprises, des syndicats et des États membres de l’Union Européenne pour la création de 500.000 postes de formation et d’emplois supplémentaires au cours des trois années à venir. Des programmes doivent être mis en place pour les entrepreneurs.
>tous les moyens encore disponibles provenant des fonds européens doivent être regroupés pour des mesures d’urgence. De même, les fonds non utilisés jusqu’en 2015 ne devraient pas retourner dans les budgets nationaux, mais être transférés dans des programmes de lutte contre le chômage des jeunes. De cette façon, 10 à 16 milliards d’euros pourraient être immédiatement investis dans l’éducation et la formation.
> la somme d’environ 6 milliards d’euros pour la garantie européenne pour la jeunesse constitue un premier pas permettant d’enclencher le processus. Pour mettre en oeuvre cette garantie, au moins 21 milliards d’euros de moyens supplémentaires seront nécessaires au niveau européen pour couvrir la période jusqu’en 2020. Nous voulons de cette manière mettre en œuvre une véritable garantie pour la jeunesse qui assurera à tous les jeunes un emploi, une
formation ou un stage. Le paiement de ces sommes devra en outre être effectué rapidement et sans problèmes et devrait être concentré sur le début de l’exercice financier 2014.