Les syndicats représentatifs des cheminots de la SNCF (CGT, UNSA, Sud-Rail et CFDT) ont lancé un préavis de grève jusque ce vendredi 14 juin 2013, en réaction au projet de réforme du système ferroviaire français. Le projet de loi sera déposé en septembre 2013. Les grandes lignes de la réforme présentée dans la communication du Ministre des Transports, Frédéric CUVILLIER, le 29 mai dernier, doivent permettre de préparer la SNCF à l'ouverture du marché intérieur français, exigée par la Commission européenne à partir de 2019.
Au-delà du cadre national, il est important que la Commission européenne et en premier lieu, le Commissaire européen aux transports, Siim KALLAS, entende la mobilisation de cheminots en France. J'examine actuellement le 4ème paquet ferroviaire en commission transports. En tant que rapporteur, je regrette que la Commission européenne plaide constamment pour la séparation totale entre gestionnaires de l'infrastructure et opérateurs ferroviaires en vue d'imposer à long terme l'ouverture à la concurrence du ferroviaire en Europe. Cette approche dogmatique doit donc être combattue.
Les orientations retenues pour la réforme du système ferroviaire français seront précisées par le gouvernement lors du Conseil des Ministres de fin juillet 2013. Cependant, on peut d'ores et déjà indiquer qu'elles prévoient la création d'un pôle public intégré, réhabilitant la fonction de l'État stratège dans le domaine du ferroviaire. Même si la Commission européenne voit d'un mauvais oeil la constitution d'une holding publique, la législation actuelle ne l'interdit pas. L'Allemagne fonctionne en effet sur ce modèle.
Le projet du gouvernement n'organise pas l'éclatement du système ferroviaire et du service public SNCF. Il vise au contraire à faire émerger un modèle qui réponde aux besoins des usagers, à l'aménagement du territoire, à rétablir l'équilibre économique en vue de permettre la création d'un groupe public intégré, véritablement inséré dans l'Europe du rail.