Le changement climatique, caractérisé notamment par une multiplicité de catastrophes, tend, à des degrés divers à exacerber les inégalités économiques, sociales entre les hommes et les femmes, et plus sévèrement dans les pays en développement.
Compte tenu de la forte implication de femmes de ces pays dans les secteurs de la sécurité alimentaire; l'agriculture, la santé, l'énergie, ainsi que leurs responsabilité dans les corvées d'eau et de collecte de bois-énergie, la sécheresse, la désertification, et les fortes précipitations deviennent pour elles un lourd fardeau au détriment de leurs activités rémunératrices, de leur éducation ou de leur santé.
C’est la première fois que le Parlement européen adopte un rapport à ce sujet, et les propositions avancées ont déjà reçu un accueil favorable des associations de défense des droits des femmes et de l’environnement.
Dans les négociations sur le changement climatique comme dans la majorité des politiques et programmes engagés au niveau national, l'intégration d'une dimension de genre est récente, et fragile. Si elle est vue comme légitime dans certains secteurs (notamment l'agriculture dans les pays en développement, ou la gestion des ressources forestières), elle est encore loin d'être perçue comme une question transversale ou une priorité, face à l'urgence climatique et à l'enjeu de survie de l'humanité.
Ce rapport aborde les trois questions suivantes:
- la prise en compte du genre est une opportunité pour lutter mieux, plus justement, et plus efficacement contre le changement climatique;
- pour être efficace, la réflexion doit s'appuyer également et simultanément sur deux principes: traiter les effets des inégalités et s'attaquer à leurs causes, notamment en accroissant l'indépendance financière et les moyens d'émancipation des femmes au sein de leur communauté;
- l'amélioration de notre compréhension des liens entre changement climatique et femmes passe par un processus volontaire et par la collecte de données ventilées par sexe. Cette meilleure connaissance permettra d'adapter nos prises de décision, comme cela a été le cas pour les politiques de développement au cours de ces vingt dernières années.
A l'occasion de la 18ème Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, organisée au Qatar fin 2012, l'Union européenne devra tout mettre en œuvre pour que la question de l'égalité des genres fasse partie intégrante de l'accord final.
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