J'ai participé, mardi 24 janvier, au bureau national du Parti Socialiste pendant lequel nous avons débattu du prochain sommet européen qui se tiendra à Bruxelles le 30 janvier. Vous pouvez retrouver le communiqué de presse résumant nos propositions, ici.
Lors de ce débat, nous avons souligné la nécessité de répondre à la crise de la zone euro, non par toujours plus d'austérité, mais par des politiques d'investissements tournées vers la croissance et la lutte contre le chômage.
C'était également le sens de la résolution sur les conclusions du sommet européen de 8 et 9 décembre qui a été adoptée au Parlement européen, le 18 janvier 2012. Dans cette résolution, les députés européens de droite ont ainsi convergé vers l'analyse que nous faisions depuis longtemps, en exprimant des doutes sur la nécessité de l'accord intergouvernemental défendu par Nicolas SARKOZY et "dont la plupart des objectifs essentiels peuvent être mieux atteints, et de manière plus efficace, grâce à des mesures prises en vertu du droit de l'Union" déjà existant.
Alors que la droite dénonçait comme irresponsable nos préconisations en matière d'investissement et de croissance économique qui leur paraissaient secondaires par rapport à la nécessité de mettre en oeuvre des politiques d'austérité, elle commence à réaliser que la lutte contre l'endettement public est illusoire si cela renforce la récession économique.
En somme, la proposition d'un accord intergouvernemental avancée par Nicolas SARKOZY constitue un acte de diversion qui ne répondra en rien à la crise structurelle qui affecte certaines économies européennes, et en particulier l'économie française. La dégradation de la note de la France par Standard and Poor's n'aura fait qu'entériner la perte de crédibilité de la politique économique menée par le gouvernement de Nicolas SARKOZY qui aura présidé à la hausse des déficits et du chômage. Une règle d'or dans un Traité Intergouvernemental n'y changera pas grand chose.
Dans le contexte économique national qui influe sur le pouvoir de négociation de la France, comment Nicolas SARKOZY peut prétendre être à la manœuvre pour instaurer une gouvernance économique européenne? C'est plutôt les préférences très orthodoxes en matière de politique économique d'Angela MERKEL qui prévalent, notamment avec l'insistance sur l'austérité généralisée à toute l'Europe, le refus de voir remise en cause l'indépendance de la BCE ou encore d'envisager des euro-obligations pour mutualiser la dette.
Lors du prochain sommet européen du 30 janvier 2012, on devra donc s'attendre au témoignage éclatant de la perte de vitesse de Nicolas SARKOZY sur la scène internationale. L'image d'un Président de la République, à la tête du G20 et à l'avant-garde pour réformer la zone euro, ne pourra plus faire illusion très longtemps. Vu son triste bilan économique sur la scène nationale.