Dans le cadre de l'eurométropole Masters de judo qui s'est tenu le 28 janvier 2012 à Wasquehal, j'ai participé à deux tables rondes consacrées à l'eurométropole dans sa dimension institutionnelle et sportive. Ceci a été l'occasion de rappeler le rôle que peut jouer le sport pour faire vivre un espace culturel transfrontalier commun.
L'année 2012 sera indiscutablement l'année du sport en Europe avec les Jeux Olympiques organisés à Londres tandis que la région Nord-Pas-de-Calais accueillera en amont de nombreuses équipes pour la préparation aux JO. Au-delà de cette compétition, de nombreux événements sportifs du football au rugby en passant par l'athlétisme ont une dimension européenne avec des rencontres annuelles qui permettent réellement de faire prendre conscience de l'appartenance à un espace européen commun, au-delà des différences nationales.
Le sport est en effet une valeur centrale dans l'Union Européenne: 60% des ressortissants de l'Union européenne pratiquent une activité sportive. Plus de 700 000 clubs sportifs sont implantés dans les 27 Etats membres de l'UE et près de 15 millions de personnes travaillent dans le secteur sportif.
Face à ce constat, l'Europe de fait mène une discrète mais efficace politique du sport. En effet, son influence sur le sport est réelle. Que ce soit par l'effet du droit communautaire sur la libre circulation qui a amené à une quasi-disparition des quotas de joueurs étrangers transformant profondément le football ou par l'action menée par le Conseil de l'Europe qui a mis ses valeurs humanistes au service du sport en prenant des initiatives comme la Charte européenne du sport, la Convention sur la violence et les débordements de spectateurs ou encore la Convention contre le dopage, l'Europe a tranformé durablement certains sports.
Le sport joue un rôle sociétal essentiel. Il permet non seulement d'améliorer la santé publique par l'activité physique et de développer la motivation ainsi que le goût de l'effort personnel mais il est également un indispensable outil pour développer la citoyenneté. En effet, l'appartenance à une équipe, les principes comme le fair play, le respect des règles du jeu et des autres, ainsi que le principe de solidarité et de discipline, renforcent considérablement l'engagement citoyen. Il est aussi un formidable instrument d'intégration et d'ouverture aux autres. Dès lors, en tant que Député européen, je suis tout à fait sensible aux possibilités offertes par le sport pour développer la citoyenneté européenne.
C'est pourquoi il est tout à fait justifié que l'eurométropole soutienne des initiatives sportives comme l'Eurométropole de judo puisque les communes réunies au sein de l'eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai entendent développer un sentiment d'appartenance à une aire culturelle qui doit passer par le développement d'une aire de jeux commune.
Il faut d'ailleurs noter que notre conférence intervenait une semaine après un événement sportif eurométropolitain: la Kiwanienne, course de run and bike organisée par les bénévoles du club Kiwanis de Tournai. Pour sa deuxième édition, la course se déroulait à Estaimpuis, en Belgique, réunissant ainsi de nombreux coureurs de la région Nord-pas-de-Calais, de Flandres et Wallonie faisant ainsi de la Kiwannienne une vraie course saute-frontières.
Comme c'est déjà le cas avec les échanges sportifs franco-allemands organisés par le Comité National Olympique et Sportif Français en collaboration avec son homologue allemand, nous trouverions beaucoup à gagner pour qu'à l'échelle de l'eurométropole, les clubs de Lille-Kortrik-Tournai systématisent les échanges sportifs européens à l'image de ce que fait déjà l'Eurométropole Masters de Judo.