Les chefs d'Etat et de gouvernement se sont réunis hier, à Bruxelles, lors du sommet européen consacré à la crise de la zone euro. Ils sont parvenus ce matin à un accord à l'issue de dix heures de négociation. Je souhaite saluer la restructuration de la dette de la Grèce, qui est enfin intervenue à hauteur de 50%. Les décideurs politiques et économiques se sont rangés à l'unique option possible pour permettre à la Grèce de respirer et d'éviter le phénomène de contagion à d'autres Etats membres. Nous devrons cependant attendre le sommet du G20 de Cannes pour connaître les détails techniques de l'accord et les conditions de son application.
Je regrette cependant la lenteur des processus de décision au niveau du Conseil européen. Y prédominent les manœuvres dilatoires qui laissent le soin au sommet suivant de régler ce que le précédent aurait dû déjà faire. Il aura fallu plus d'un an à Angela Merkel et Nicolas Sarkozy pour éteindre un incendie financier qui menace encore l'édifice européen. Cet accord ne s'attaque pas aux causes. Nous devons ainsi nous atteler à mettre en place une gouvernance économique européenne, à redéfinir le rôle de la Banque Centrale Européen, à imposer une taxe de 0,05% sur les transactions financières, à développer des politiques de croissance qui réduisent les écarts de compétitivité entre Etats membres ou encore en progressant sur le budget européen.
Je souhaiterais que l'Europe se soucie autant des plus démunis que de la recapitalisation des banques. A ce titre, je regrette que le programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD), qui devait être débattu au sommet européen de dimanche dernier, ait complètement disparu de l'agenda. Ceci n'est pas complètement hors-sujet. Il s'agit bien là du versant social de la crise financière que nous connaissons. Le blocage sur le PEAD est également la manifestation de la crise de la solidarité européenne multiforme à laquelle nous assistons.