J’ai invité cet après-midi des journalistes à un point presse pour évoquer, au côté de Walid Hanna, adjoint au maire de Lille chargé de la politique de la ville, la question de la baisse des crédits du Fonds Social Européen qui porte un rude coup aux associations œuvrant dans les domaines du social et de l'insertion par l'économique.
J’ai eu à cœur de leur expliquer que la situation dans laquelle ces structures d’insertion se trouvent est le résultat de trois décisions, politiques, de la droite au pouvoir.
La première responsabilité revient à Jacques Chirac qui, alors qu’il était encore le chef de l’Etat, n’a pas réussi à défendre les intérêts français dans la renégociation des crédits européens pour les années 2007 à 2013 et donc à maintenir le bénéfice de l’objectif 1 pour le Nord Pas-de-Calais, à l’issue du Conseil européen de 2005.
La seconde responsabilité revient au gouvernement actuel qui, en 2007, dans la répartition de l’enveloppe des fonds européens, a privilégié le FEDER (56%) au détriment du FSE (44%), malgré l’intervention de nombreux acteurs en faveur d’un équilibre 50/50. Une redistribution qui n’a fait qu’accentuer, dans les associations de terrain, la baisse des financements escomptés pour mener des actions d’insertion dont l’efficacité est pourtant démontrée à Lille
Troisième cause de cette baisse substantielle de financements aux associations d’insertion : le transfert de fonds FSE vers des politiques de l’Etat (Contrat de transition professionnelle, Plan Hirsch, etc.), et ce, sans concertation avec les collectivités.
C’est la conjonction de ces trois facteurs, cette "triple peine" infligée aux publics en difficulté, qui place aujourd’hui les structures d’insertion par l’économique dans une situation plus que délicate.
Nous continuons à demander, qu’à court terme, le manque à gagner soit comblé par l’Etat. Cette problématique sera d’ailleurs au cœur des enjeux de la stratégie économique de l’Union européenne pour les années 2014 à 2020.