Le Groupe de l'Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen (S&D) s'est réuni ce matin pour débattre de la Stratégie "Europe 2020" et auditionner Herman Van Rompuy, Président du Conseil de l'Union européenne.
Trois semaines après son entrée en fonctions, José Manuel Barroso a dévoilé mercredi la nouvelle stratégie économique européenne pour les dix ans à venir, dont il a fait l'une des pièces maîtresses de son second mandat à la tête de la Commission européenne.
Ce document me donne l'impression que la Commission Barroso n'a rien retenu de l'échec de la stratégie de Lisbonne. A présent, il est plus que temps d'aller au-delà de ce « catalogue de bonnes intentions » et de tirer les conséquences de la crise économique et sociale qui touche les citoyens européens.
La stratégie "Europe 2020", dont l'adoption est prévue par le Conseil européen de printemps, devrait se concentrer sur les cinq points suivants :
- la nécessité de doter l'Union européenne d'un budget plus conséquent pour lui permettre de peser en matière de fiscalité
- la priorité à la question de l'emploi au sein de toutes nos actions d'ici à 2020 - le développement d'une véritable politique industrielle européenne durable afin de promouvoir la transition vers une économie plus écologique et plus intelligente
- la mise en œuvre d'une réelle politique sociale de solidarité en faveur de celles et ceux qui ont subi la crise économique et financière de plein fouet
- l'adoption d'une politique ferme de réglementation des marchés financiers, conformément aux engagements pris préalablement par les Etats membres.
L'instauration d'une taxe sur les transactions financières, telle que je la propose, participe de cette volonté de prise en compte des méfaits du libéralisme financier. En réponse à mon intervention, Herman Van Rompuy a indiqué qu'il partageait ma volonté de création d'une taxe sur les transactions financières permettant de financer la lutte contre le changement climatique. Cette idée semble faire son chemin au sein des Etats membres de l'UE et des institutions européennes.
À leur sommet de Pittsburgh, en septembre 2009, les dirigeants du Groupe des Vingt (G-20) pays industrialisés et émergents ont chargé le FMI d’établir d’ici leur réunion de juin 2010 un rapport décrivant les diverses formules employées ou envisagées par les pays pour veiller à ce que le secteur financier prenne en charge une part équitable et substantielle du coût du renflouement du secteur bancaire par le secteur public. Une version préliminaire du rapport sera soumise aux ministres du G-20 en avril 2010. Parmi, ces formules, la proposition d'une taxe sur les transactions financières sera examinée.
La stratégie "Europe 2020" devrait surtout rappeler que l'ambition de l'Union européenne doit se traduire par la construction d'une véritable Europe qui dépasse les conservatismes nationaux.
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