Le Président de la Commission européenne, M. José Manuel Barroso, a dévoilé les postes de sa nouvelle équipe vendredi dernier à Bruxelles.
Pour son second mandat, ce dernier a concocté une Commission très à droite. Une grande majorité des 27 membres du nouvel exécutif européen appartiennent à des partis libéraux ou conservateurs.
Les six membres issus de Partis socialistes occupent des postes stratégiquement peu importants, comme l'emploi et les affaires sociales ou les affaires maritimes et la pêche. Aucun représentant écologiste n'a obtenu de poste dans cette nouvelle commission, et ce malgré l'attention portée par l'Union européenne aux questions climatiques.
Même si le Président Barroso insiste sur l'entrée d'une commissaire supplémentaire au sein de l'exécutif européen, la nouvelle commission est encore très loin de la parité, avec seulement neuf femmes sur vingt-sept commissaires.
Sur les vingt-sept commissaires désignés, treize commissaires n'ont pas siégé pas dans la commission sortante.
La principale nouveauté de son équipe est la Danoise Connie Hedegaard qui va occuper un poste inédit de commissaire chargé de la lutte contre le réchauffement climatique. Ministre chargée de cette question au Danemark, elle a très activement travaillé à la préparation de la Conférence de Copenhague. Jusqu'alors la lutte contre le changement climatique relevait du commissaire à l'environnement. Mais devant l'enjeu de ce défi planétaire, le Président Barroso a décidé d'en faire un poste à part entière.
La nomination la plus sensible est sans aucun doute celle de Michel Barnier, ancien Ministre français des Affaires étrangères et de l'Agriculture au poste de responsable du Marché Intérieur, services financiers inclus. Cette dernière attribution a fait l'objet d'intenses tractations entre M. Barroso -réservé du fait des réticences du Royaume-Uni - et Nicolas Sarkozy. Face aux divergences récurrentes, et afin de rassurer les britanniques, le Président de la Commission a décidé d'entourer M. Barnier. Il aura au sein de ses services un britannique à un poste administratif clé, celui de directeur général du Marché Intérieur. Il devra aussi respecter un prochain rapport que le Président Barroso a commandé à l'ancien commissaire européen Mario Monti, sur l'avenir du Marché Intérieur. Son terrain d'action sera donc balisé.
Néanmoins, la proposition du Président de la Commission, quant aux attributions de ses commissaires, ne représente qu'une première étape. En effet, cette liste est, aujourd'hui, soumise au Parlement européen qui doit auditionner chaque commissaire avant de lui accorder l'investiture permettant sa prise de fonction.
Les auditions sont programmées du 11 au 15 janvier 2010. Elles ont lieu, en fonction des attributions des commissaires concernés, devant les commissions parlementaires compétentes, pour une durée de trois heures. Je serai ainsi amené à auditionner les commissaires en charge de l'environnement, de la lutte contre le changement climatique, de la santé et des transports. La Commission a déjà envoyé à chaque commissaire désigné un questionnaire écrit sur les fonctions passées, ses engagements présents, et sa vision du secteur dont il aura la charge. L'investiture parlementaire est donc loin d'être une formalité.
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