Vider sa bouteille avant d’embarquer ou se la voir confisquer, c’est le choix cornélien encore vécu par des milliers de passagers dans les aéroports de l’Union européenne depuis trois ans.
Les tentatives d’actions terroristes déjouées à Londres, en août 2006, ont mis en avant les dangers que représentent, pour le transport aérien, de faibles volumes d’explosifs liquides ainsi que l’absence, sur le marché, d’équipements analyseurs de liquides capables de les détecter.
C’est pourquoi les règlements de sûreté de l’aviation civile en vigueur dans l’Union Européenne ont été amendés, interdisant l’emport des liquides dans les bagages de cabine, à l’exception de flacons de 100 ml au plus, regroupés dans un unique sac translucide de capacité limitée à 1 litre.
Des aménagements ont ensuite été proposés pour permettre l’emport des liquides achetés dans les boutiques "hors taxe" des aéroports de l’Union Européenne et de quelques pays tiers.
Au moment de l’adoption de cette réglementation, il avait été estimé que, en 2010, des technologies alternatives de contrôle automatique seraient disponibles. Cette mesure devait normalement disparaître en avril prochain, mais la technologie qui aurait pu permettre de détecter les liquides dangereux n’est pas au point.
Pour cette raison, la Commission européenne a proposé de passer graduellement d’un contrôle manuel à un contrôle automatique. En attendant la mise sur le marché d’appareils de contrôle automatisés suffisamment efficaces, la Commission a proposé une phase transitoire en trois étapes (2010, 2012 et 2014), qui permettraient un rétablissement progressif de l'autorisation d'emport des liquides. Selon la Commission européenne, ce phasage devrait également permettre l’adaptation progressive des aéroports à de nouvelles procédures tandis que les fabricants poursuivraient l’amélioration des équipements.
La commission transport et tourisme s'est penchée sur cette question les 9 et 10 novembre 2009.
Lors de mon intervention en réunion, j'ai souhaité souligner le caractère ubuesque de ce débat. Ce dernier reposait uniquement sur l'incapacité de la Commission européenne à exercer une pression sur les Etats membres et les aéroports afin de les contraindre à se doter rapidement d'une technologie permettant d'identifier la nature des liquides transportés sans pour autant en exiger leur destruction.
Le traitement triphasé de la Commission n'était qu'un moyen de détourner le problème et de remettre à plus tard une question devant être résolue le plus rapidement possible pour le confort des citoyens européens.
Cette interdiction devait être levée au même moment dans l'ensemble des Etats membres. De nouvelles disparités entraîneraient inévitablement de nouveaux dysfonctionnements au sein des aéroports européens.
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