Près de cinq millions de locuteurs utilisent l’arabe à des degrés divers et quotidiennement en France. Pourtant la langue arabe, qui est la deuxième langue la plus parlée de France, ne bénéficie pas d’un enseignement adéquat au sein de l’institution éducative malgré une forte demande.
L’Education Nationale n’assure plus cet enseignement qu’à hauteur de 10% sur un effectif estimé de 60 000 et 80 000 apprenants. La majeure partie d’entre eux s’adresse à des associations culturelles et cultuelles avec toutes les difficultés et les dérives que cela pourrait supposer. Bruno Levallois, Inspecteur Général de l’Education Nationale pour l’enseignement de l’arabe déplore « l’abandon de la langue arabe » (Journal Le Monde, septembre 2009). Déjà, en 2001, il tirait la sonnette d’alarme en déclarant que cet enseignement « … ne se développe pas du tout à la hauteur des besoins, on accumule les obstacles de toute nature. » (Expolangues, Paris, 2001).
Ensuite, il fait remarquer que les sections européennes et orientales bénéficient en priorité aux langues européennes. Seuls le chinois et le russe ont bénéficié de l’ouverture d’une section alors que l’on n’a pas encore « réussi à ouvrir une seule classe en arabe ».
En octobre 2008, le Président de la République a souhaité la tenue des premières assises sur la langue et la culture arabes et les spécialistes présents ont dressé un constat alarmant. Les promesses exprimées par le Ministre de l’éducation Xavier Darcos, c’est-à-dire la généralisation des classes bilangues, le développement de l’enseignement de l’arabe à tous les niveaux de l’enseignement public, la fin de la hiérarchisation des langues vivantes, l’ouverture de pôles d’excellence dans les établissements renommés au cœur des grandes villes et des métropoles, et bien d’autres ne semblent plus être d’actualité et se heurtent encore à des résistances au niveau de certains décideurs dans l’institution éducative. Par contre, le nombre des élèves suivant des cours de russe, de chinois et de portugais ne cesse d’augmenter alors que le nombre de leurs locuteurs tous réunis est largement en deçà de celui des locuteurs de la langue arabe.
Suite aux recommandations de la communauté européenne, de nombreux pays sont persuadés de la nécessité d’améliorer l’enseignement des langues et cultures minoritaires. A l’instar du Danemark qui a récemment introduit l’enseignement de l’arabe au collège.
En raison de la nécessaire diversification de l’offre des langues prônée par les chartes européennes et onusiennes et en raison des intérêts de la France qui a tant fait pour l’enseignement de la langue et de la culture arabes, la République se doit d’être à la tête de l’innovation en la matière.
mbt s Pour un développement de l’enseignement de la langue arabe dans nos écoles - Le blog de Gilles Pargneaux
Rédigé par : mbt anti shoe | samedi 23 novembre 2013 à 00:22