Le blog de Gilles Pargneaux

Les jeunes dans la ville!

Le mercredi 13 février dernier, j’ai participé en tant que Président de l’ANACEJ « à la journée des jeunes dans la ville », en présence de la Ministre des Sports, de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la Vie associalitive, Valérie FOURNEYRON ainsi que d’élus de 23 villes de plus de 100.000 habitants, 14 conseils généraux et 8 conseils régionaux venus de Lyon, Marseille, Toulouse, de Lorraine ou encore de Grenoble. Nous avons cherché au cours d'une journée de discussions à définir les modalités d'implication de la jeunesse dans nos territoires.  

Les défis d'insertion des jeunes en cette période de crise économique sont immenses. Et nous avions pris leur mesure puisque la jeunesse était au cœur de la campagne présidentielle de 2012.  François Hollande avait fixé un cap audacieux notamment avec la création d’emplois d’avenir, de contrats de génération, le développement du service civique ou encore la refondation de l’école.  Un autre dispositif comme « la garantie jeunes » pour les jeunes de 18-25 ans sans emploi ni formation sera  expérimenté en septembre 2013 dans dix territoires pilotes.  A terme, elle sera étendue à l’échelle nationale et 100 000 jeunes devraient être concernés chaque année  a annoncé la Ministre de la Jeunesse et des Sports, Valérie Fourneyron.

En tant qu’eurodéputé socialiste et président  de l’ANACEJ, je mesure pleinement les défis que connait la jeunesse dans un contexte de crise. C'est la raison pour laquelle je soutiens pleinement la proposition portée par la France, lors du Conseil Européen du 7 et 8 février dernier, de créer un nouveau fonds européen de lutte contre le chômage des jeunes, pour les régions au taux de chômage supérieures à 25%.

Depuis 20 ans, les inégalités entre les générations se sont creusées au point qu’aujourd’hui 50% des jeunes disent ne pas pouvoir s'en sortir sans l’aide financière de leurs parents. Les conséquences de cette situation dégradée en matière d’emplois des jeunes rendent l’autonomie de plus en plus difficile.

Dans ce contexte, il est essentiel de replacer les jeunes dans l'espace public afin de leur permettre de participer activement à l’élaboration des politiques publiques. Ainsi, les solutions doivent aussi venir comme l'a souligné la Ministre Valérie Foureyron des collectivités locales, des partenaires associatifs et des missions locales.

Cette journée de concertation aura ainsi permis de rappeler que l'insertion des jeunes passent par la mobilisation politique.

Un nouveau fonds européen pour l'emploi des jeunes!

Même s'il doit encore être approuvé par le Parlement européen, le conseil européen du 7 et 8 février s’est mis d’accord sur un budget de 960 milliards (1% du RNB des 27 états membres) pour la période 2014-2020 en crédits d’engagements (908 milliards d’euros en crédits de paiements, soit 0,95% du RNB).

Il s’agit d’une baisse de 3% par rapport à la période précédente 2007-2013 et que nous regrettons. Cependant, je salue la création d’un nouveau fonds pour l’emploi des jeunes doté de 6 milliards d’euros pour la période 2014-2020. Ce fond sera ouvert aux régions ou le niveau de chômage des jeunes est supérieur à 25%.

En France, 8 régions pourraient bénéficier de ce dispositif spécial au regard du taux de chômage important des jeunes:  la Picardie, la Basse-Normandie, le Nord-Pas-de-Calais, la Lorraine, la Franche-Comté, le Poitou Charentes, le Limousin, l’Auvergne et le Languedoc-Roussillon. En tant qu’eurodéputé de la  circonscription du Nord-Ouest je me réjouis que la Picardie, le Nord-Pas-De-Calais et la Basse-Normandie bénéficient de ce dispositif spécial obtenu par la France.

Lors de son intervention au parlement européen du 5 février 2013, le Président de la République François Hollande avait rappelé sa détermination à développer un budget européenn qui soutienne les Européens les plus fragiles et les plus exposés à la crise, d'où l'enjeu de l'emploi des jeunes qui doit devenir une véritable programme européen. Nous pouvons donc saluer la concrétisation de cette proposition.

Allocution de François HOLLANDE au Parlement européen

Le Président de la République, François HOLLANDE, est intervenu aujourd'hui, mardi 5 février 2013, en session plénière du Parlement européen à Strasbourg.

Dans la perspective du sommet européen des 7 et 8 février 2013, François HOLLANDE nous a rassurés quant à sa détermination à obtenir un accord sur le financement du budget européen pour la période 2014-2020. Il a montré son attachement à la politique de cohésion et a souligné que le budget européen est un budget de croissance. En tant qu'eurodéputé socialiste, je pense également qu'il ne faut pas céder à la facilité qui consiste à mettre des coupes là où l'avenir est en jeu, comme sur le budget de la recherche européenne ou encore le mécanisme pour l'interconnexion en Europe.

Le Président français a également montré que l'intervention française au Mali était soutenue par l'Union Européenne. En rappelant que cette intervention se faisait au nom de la communauté internationale et de l'Europe et non pour défendre des intérêts commerciaux français, il a reçu un large soutien de la part des eurodéputés présents. En tant que Secrétaire national à la coopération Nord-Sud pour le Parti Socialiste, je salue également le fait qu'il ait rappelé que l'intervention militaire devait maintenant céder la place à une politique de co-développement dans la région du Sahel.

Lors de cette allocution, le Président de la République a démontré son engagement européen et a fait preuve de respect du parlementarisme européen en venant expliquer sa vision sur les différents défis auxquels l'Europe est confrontée. Cette approche tranche clairement avec son prédécesseur.

A nouveau, une suspicion de conflit d'intérêt en matière de santé à la Commission européenne

La démission de l'ancien Commissaire européen à la Santé, John DALLI, a jeté la lumière sur les enjeux industriels qui peuvent se confronter autour de la régulation sanitaire européenne, l'entachant régulièrement de suspicions de conflits d'intérêts. Que ce soit  sur la directive sur le tabac, sur l'aspartame ou encore le bisphénol A, le processus européen de décision politique et scientifique est souvent retardé par les pressions des milieux industriels.

Cependant, notre inquiétude la plus récente en la matière concerne le médicament ORPHACOL qui constitue un nouveau cas suscitant la suspicion quant à l'impartialité de la Commission européenne.  L'ORPHACOL est un médicament destiné à traiter deux maladies du foie orphelines, extrêmement rares et graves, engageant le pronostic vital si elles ne sont pas traitées et ce souvent dans les premiers mois de la vie.

Le laboratoire CTRS a déposé une demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) en 2009.  Il a reçu en décembre 2010 l'avis positif de l'Agence Européenne des Médicaments (EMA) à l'unanimité et a même été classé parmi les "produits ayant un intérêt notable de santé publique". Malgré les avis favorables de l'EMA et des Etats membres, exprimés à deux reprises, l'octroi de son autorisation s'est vu bloqué par la Commission européenne pour des raisons d'ordre juridiques liées notamment à l'insuffisance d'études cliniques. C'est la première fois en matière d'AMM, qu'un avis scientifique de l'EMA n'est pas suivi par la Commission. La désignation comme médicament orphelin permet au laboratoire détenteur de l'AMM de bénéficier d'une exclusivité commerciale de 10 ans. Le refus de la Commission a conduit le laboratoire CTRS à porter l'affaire devant la Cour Européenne de Justice (CEJ). La procédure est toujours en cours.

Ce précédent inédit dans l'Europe du médicament invite en effet à s'interroger: à qui profitent ces retards de procédures et ces blocages alors que le médicament est reconnu comme efficace depuis 20 ans? Comme je l'ai soulevé lors de la réunion de la commission environnement, santé et sécurité alimentaire du PE, le 21 juin 2012 dernier dans le cadre d'une question orale avec débat, ne s'agit-il pas de favoriser un autre laboratoire, en l'occurrence américain, qui a déposé plus tardivement un dossier pour un candidat médicament similaire? Lorsqu'une institution outrepasse des avis scientifiques, voit une série d'Etats membres s'indigner de ses manœuvres et ne répond pas à toutes les exigences de transparence du Parlement Européen, de justes suspicions peuvent dès lors être éveillées.

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