Les députés de la commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire du Parlement européen ont adopté aujourd'hui le rapport qui vise à contenir les effets pervers des agrocarburants. Ces carburants peuvent en effet être encore plus polluants que des carburants conventionnels si l'on prend en compte les modifications importantes de l'agriculture qu'ils induisent. Le rapport a recueilli 43 voix pour, 26 contre et 1 abstention.
Je me félicite de l'adoption de ce rapport et des compromis ambitieux qui ont été trouvés par les différents groupes politiques.
Depuis les précédentes législations européennes, nous nous trouvions dans la situation paradoxale où la consommation de carburant agricole entrait en concurrence avec d'autres secteurs vitaux : Nous nous sommes ainsi aperçus qu'en plus d'augmenter les prix des denrées alimentaires, la culture de ces agrocarburants attisait la déforestation ou des modifications de cultures vivrières dans les pays en développement au profit de la production de simple carburant. Il était donc urgent d'agir
Je me suis particulièrement impliqué dans ce dossier pour limiter la prolifération de ces carburants tout en protégeant les nombreux emplois que ce secteur a engendrés, notamment en France. Cette exigence de sécurisation des emplois a été le pendant de mon soutien à la limitation des agrocarburants.
Je suis très satisfait des compromis trouvés dans notre commission. Nous recommandons ainsi un plafond de 5,5% pour la consommation de ces carburants dans les transports en Europe, et nous prenons en compte le facteur CASI (Changement Indirect d'affectation des Sols) dans une partie de la législation pour mieux identifier les carburants réellement moins polluants.
Soyons responsables, certes, envers l'environnement mais soyons aussi responsables envers les emplois européens de ce secteur, grâce à des délais d'entrée en vigueur et des exemptions prévus par le rapport voté aujourd'hui, tel a été le message que j'ai voulu porter. Nous nous dirigeons désormais vers le vote en session plénière qui aura lieu dès la première session de la rentrée, au mois de septembre.