Le Parlement a adopté en seconde lecture, aujourd'hui, un projet de loi visant à améliorer l'accès aux soins transfrontaliers des citoyens européens. Cette directive devrait permettre à "l'ensemble des citoyens" de bénéficier de traitements remboursés dans d'autres Etats membres de l'Union européenne sans aucune condition. Seuls les traitements hospitaliers et les soins hautement spécialisés seront soumis à une demande d'autorisation préalable.
Exclue de la directive services de 2004, dite "Bolkenstein", la proposition de directive sur les soins de santé transfrontaliers a fait l'objet de nombreux et très houleux débats au sein des institutions européennes. En avril 2009, les socialistes européens se sont abstenus lors du vote, en première lecture, de ce texte. Plus d'un an après, les 227 amendements au projet sont parvenus à prendre en compte certaines de nos demandes.
Le travail des socialistes européens a permis les avancées suivantes:
- L'instauration de points de contacts nationaux : les Etats membres sont obligés d’établir des points de contacts nationaux qui informeront les patients des droits dont ils peuvent disposer en matière de soins de santé transfrontaliers.
- Les conditions de remboursement des soins : les Etats membres devront rembourser ou régler directement les coûts des soins de santé à hauteur de ce que l’Etat membre d’affiliation rembourse pour l’acte médical en cause.
- L'obligation d'une autorisation préalable : les Etats membres doivent demander une autorisation préalable pour les soins hospitaliers et non hospitaliers si l’équilibre financier du système de sécurité sociale de l’Etat membre ou la viabilité du système de santé risquent d’être affectés. La liste des traitements qui requièrent une autorisation préalable est définie par les Etats membres d’affiliation. Cependant, cette autorisation préalable ne doit pas s’avérer discriminatoire ou constituer un obstacle à la libre circulation des patients.
- La création de réseaux de référence européens : les Etats membres doivent développer des réseaux européens de référence qui réuniront sur une base volontaire les centres spécialisés des différents Etats membres. Cette coopération est porteuse d’un grand potentiel pour les patients qui bénéficieront d’un accès plus facile à des soins hautement spécialisés.
- Le traitement des maladies rares : les patients affectés ou dont on soupçonne d’être affectés d’une maladie rare auront le droit d’accéder à des soins de santé dans un autre Etat membre et d’être remboursés même si le diagnostic et le traitement en question ne sont pas prévus dans la législation de leur Etat membre. Un tel traitement devra cependant être soumis à une autorisation préalable.
- Le renforcement de la coopération entre les Etats membres : la directive appelle à une coopération renforcée entre les Etats membres, particulièrement quand il s’agit de la reconnaissance des prescriptions médicales ou de la santé en ligne.
Contrairement au projet initial de la Commission, le compromis obtenu par la Présidence belge propose un juste équilibre entre les droits des patients européens à la recherche du meilleur traitement et la protection de l’équilibre financier des systèmes de sécurité sociale nationaux.
Je regrette, cependant, que cette directive ne soit pas été accompagnée d’un texte spécifique aux professionnels de santé et plus largement d’une réflexion globale sur les disparités européennes en matière de santé. Aujourd’hui, le niveau des services de santé ne sont pas les mêmes en Pologne, en Espagne, en France ou en Angleterre. Nous savons tous qu’il existe des disparités de moyens financiers alloués, de capacités d’accueil des infrastructures, de formations et d’expertises.
A l’avenir, nous devons garantir une couverture territoriale homogène sur l’ensemble des 27 membres, établir des critères de convergence et faire évoluer la couverture santé vers le haut.