Le blog de Gilles Pargneaux

6e édition du Forum de l'emploi transfrontalier à Lille

A l'occasion de la 6e édition du forum transfrontalier de l'emploi, j'ai eu l'honneur de représenter en tant que Vice-président de l'eurométropole, Martine AUBRY, Maire de Lille et Présidente de l'eurométropole.

La France et la Belgique connaissent des flux de proximité intenses depuis le début du XIXe siècle. La similitude des histoires économiques du Nord-Pas-de-Calais et de la Belgique est en partie à l'origine de l'importance de ces échanges, portés à cette époque par une industrie textile, métallurgique ou encore une agriculture dynamique de part et d'autre de la frontière.

Dans ce contexte, l’objectif de la Présidente de l’Eurométropole, Martine Aubry, est clairement de soutenir le développement d’un marché transfrontalier de l’emploi entre Lille, Courtrai et Tournai, et donc de soutenir un ensemble coordonné d’actions qui concourent à ce marché transfrontalier de l’emploi, au service des habitants de tous nos territoires. Le Forum de l’emploi est un évènement majeur, mais qui ne résume pas à lui seul nos efforts pour atteindre cet objectif. Ce projet s’articule bien avec d’autres actions menées par l’Eurométropole en matière de développement économique, de mobilité, etc. et s’inscrit dans une stratégie globale.

L’Eurométropole a mis en place, avec les acteurs économiques des 3 versants français, wallon et flamand, une plate-forme des clusters, afin de soutenir le développement économique de 4 filières d’excellence que ce soit dans le Textile/ matérieux innovants/design,  l' agro-nutrition-santé, la logistique en encore l' image et les technologies de l'information. Ces filières sont déjà créatrices d’emploi aujourd’hui et le seront encore davantage pour l’avenir, et ces emplois seront nécessairement transfrontaliers. Il faut donc travailler sur la formation et la mobilité professionnelle dans ces secteurs.

Nous sommes dans la Semaine de l’Innovation, et notre territoire (à l’Imaginarium à Tourcoing) accueille dans ce cadre un évènement européen très important sur les industries créatives, avec de nombreuses jeunes entreprises de ce secteur.

L’Eurométropole souhaite également faciliter la vie quotidienne des travailleurs transfrontaliers à travers le projet « work in eurometropolis » : il s’agit d’un outil internet rassemblant toutes les informations utiles pour les travailleurs transfrontaliers : sur les transports, les services publics de l’autre côté de la frontière, les questions administratives (sécurité sociale…). Cette action intervient donc après les acteurs de l’emploi, une fois qu’ils ont bien fait leur travail de mise en relation du demandeur d’emploi avec l’entreprise qui le recrute, d’autres petites difficultés viennent se présenter et il convient de les lever très facilement.

Plus de 25 000 frontaliers français travaillent dans le Hainaut belge et en Flandre occidentale. Constituant l'essentiel des flux de travailleurs frontaliers de la France vers la Belgique, le nombre de frontaliers résidant dans le Nord-Pas-de-Calais et travaillant en Belgique a considérablement augmenté depuis une quinzaine d'années. En tant que Vice-président de l'eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai, je me félicite que l'appartenance à une métropole transfrontalière se traduise par cette mobilité du travail.

Elle concrétise de fait une des libertés fondamentales attachée à la citoyenneté européenne. Mais si les frontières ont disparu, les barrières administratives, juridiques ou encore linguistiques existent toujours et complexifient les coopérations ou le développement des flux. C'est surtout le cas en matière de formation et d'accès aux dispositifs d'aide à l'emploi qui s'arrêtent généralement à la frontière. C'est pour cela que l'action coordonnée au sein de notre GECT Lille-Kotrijk-Tournai est nécessaire.

Avec le développement économique, le thème de la mobilité est une des principales préoccupations de l’Eurométropole. Dans la continuité des études sur la mobilité transfrontalière menées par l’Eurométropole et qui ont mis en évidence le formidable potentiel de développement de cette mobilité, elle réalise actuellement un « business plan » sur les transports en commun dans l’Eurométropole. Pour cela les acteurs de la société civile ont été consultés, dont bien sûr les acteurs de l’emploi organisateurs de ce forum, mais aussi les entreprises. Aujourd’hui s’élaborent des pistes d’action  sur lesquelles ils seront à nouveau consultés à partir de février 2013.

Parallèlement, un travail de mise en commun des informations provenant des différentes autorités de transports va permettre en 2013 d’élaborer un outil internet pratique, une sorte de « guide du voyageur transfrontalier » pour se rendre facilement en transport en commun d’un endroit à un autre, en passant la frontière et en changeant éventuellement de société de bus, le plus simplement possible. A ce jour, ces informations n’existent pas de manière rassemblées.

 La force de l’Eurométropole, est de parler d’une seule voix pour l’ensemble du territoire au service des habitants de Lille, Courtrai, et Tournai, c’est aussi de porter plus haut et plus fort cette voix auprès des institutions européennes. L’emploi et la cohésion sociale sont bien des priorités de l’UE dans les années à venir et il faudra que l’Eurométropole soit solidaire et coordonnée pour obtenir des futurs programmes européens sur la période 2014-2020 les financements nécessaires à ses ambitions et à ses projets. Un projet comme « forum de l’emploi » ne pourrait pas prendre une telle ampleur sans le financement d’Interreg, or ce projet va s’arrêter en 2013 et il faut d’ores et déjà penser à la suite à partir de 2014.

Par ailleurs, je me félicite que le Commissaire européen à l'emploi et affaires sociales, Laszlo ANDOR, ait annoncé hier (lundi 26 novembre) sa proposition de modernisation et de réformes du portail européen sur la mobilité de l'emploi. Des programmes ciblés de mobilité professionnelle vont également être lancés qui pourront se focaliser sur des groupes cibles, secteurs, métiers et pays particuliers en fonction des besoins du marché.

En tant que Vice-président de l'eurométropole mais aussi en tant qu'eurodéputé, j'espère que ce projet de modernisation pourra bénéficier aux trop nombreux demandeurs d'emploi de part et d'autres de la frontière. Cela doit permettre autant de lutter contre le chômage que de contribuer également à la consolidation de la citoyenneté européenne qui fait de la mobilité et du traitement non-discriminatoire selon la nationalité dans l'accès à l'emploi des éléments centraux.

Il existe encore des perspectives de développement importantes pour l'emploi transfrontalier qu'il est nécessaire d'explorer. Certains publics n'ont pas encore l'idée de pourvoir être recrutés en Belgique pour les ressortissants français ou en France pour les ressortissants belges. Malgré la cessation de l'avantage fiscal depuis janvier 2012 pour les nouveaux travailleurs frontaliers, l'emploi transfrontalier doit rester l'une des voies possibles pour les demandeurs d'emploi et les salariés des bassins d'emploi de l'eurométropole.

Lancement du groupe de liaison transfrontalier

Environ 196 millions d'Européens, soit 40% de la population de l'UE, vivent dans des zones frontalières. Mais au regard des stratégies historiques de développement des Etats européens, ces territoires ont longtemps constitué des espaces périphériques. Les frontières sont ainsi des zones de compétition et de fractures mais aussi d'intense coopération et des laboratoires locaux de l'intégration européenne qui exigent des politiques spécifiques dans le cadre d'un marché unique qui a aboli les frontières. C'est la raison pour laquelle je constitue un groupe de liaison dédié aux problématiques de ces espaces transfrontaliers, en collaboration avec Marie-Thérèse SANCHEZ-SCHMID, eurodéputée du Sud-Ouest intéressée également par ces problématiques en tant qu'élue frontalière. Nous nous réunirons à intervalles réguliers pour aborder les grands dossiers européens, comme les réseaux européens de transports, le mécanisme pour l'interconnexion en Europe ou encore la mobilité des travailleurs sous un angle transfrontalier.



Téléchargement Programme FR - Inaugural Conference of the Cross Border Networking Group - 27 11 2012 - Room A3H1

Lors de la conférence inaugurale, nous aborderons des thématiques aussi variées que la politique du marché intérieur, de la mobilité des travailleurs ou encore de la place de la coopération transfrontalière dans le cadre de la prochaine période de programmation 2014-2020 des fonds européens. Je vous invite à retrouver le programme de cette première réunion en cliquant sur le lien ci-dessous.

Visite par Arnaud MONTEBOURG du CETI et de GENFIT

Arnaud MONTEBOURG visite aujourd'hui le Centre Européen des Textiles Innovants (CETI) situé sur la zone de l'Union ainsi que GENFIT, société biopharmaceutique située dans le bioincubateur Eurasanté à Lille.

La visite de ces deux pôles de compétitivité à laquelle je participerai démontre ainsi que la France et notre région disposent de sérieux atouts dans la mondialisation. Le Centre Européen des Textiles Innovants (CETI) symbolise la possibilité pour une industrie comme le textile, en déclin notamment dans le cadre de la concurrence mondiale, de renaître par la spécialisation innovante. Il incarne ainsi le retour de l'emploi dans ce secteur qui a connu une véritable saignée. Les emplois dans le secteur du textile dans la région Nord-Pas-de-Calais sont passés de 130 000 personnes dans les années 1970 à 14 500 aujourd'hui. Le CETI quant à lui table sur une création de 500 emplois directs sur cinq ans et 1 000 sur dix ans. Plus seulement utilisé dans l'habillement ou le linge de maison, le textile constitue une technologie transversale et de pointe utilisée dans de nombreux domaines comme l'aéronautique, le ferroviaire, l'industrie spatiale ou encore le corps humain.

Quant à l'entreprise GENFIT, celle-ci incarne l'excellence médicale française. Après deux années d'incubation au sein du GIE d'Eurasanté, GENFIT a été créée en 1999 et  dispose actuellement d'une expertise mondialement reconnue dans le domaine des récepteurs nucléaires. L'entreprise concentre ainsi ses efforts dans les domaines comme les désordres cardiométaboliques et neurodégénératifs come prédiabète/diabète, l'athérosclérose, les dyslipidémies, l'obésité ou encore ALZHEIMER.

GENFIT a un modèle de développement spécifique qui allie les programmes de recherche financés en interne aux programmes menés avec ses partenaires de l'industrie pharmaceutique. L'entreprise a ainsi développé pour son propre compte ou pour le compte de grands groupes pharmaceutiques un nombre important de candidats médicaments en phase de développement préclinique et clinique ainsi qu'un large portefeuille de brevets (environ 300).

Genfit doit ainsi particulièrement son existence à celle du parc EURASANTE qui compte plus de 114 entreprises et représente plus de 2 500 emplois. C'est dans le cadre du pôle de compétitivité Nutrition-Santé-Longévité que 87 projets collaboratifs ont pu être lancés.

C'est pour cela qu'il est important que le pôle NSL dans le cadre de l'évaluation des pôles de compétitivité menée par le Ministère du Redressement productif soit reconnu comme un pôle à vocation internationale. J'avais  à plusieurs reprises attiré l'attention du Ministre sur l'importance de cette reconnaissance. Le pôle NSL est en effet leader en matière d’innovation sur cette thématique au niveau français et a une véritable vocation européenne et internationale au regard des problématiques majeures de santé publique liées à la nutrition.

En tant que Député européen, membre de la commission environnement, santé et sécurité alimentaire au Parlement européen (PE), je peux témoigner que le pôle NSL s'est depuis sa création montré proactif afin de répondre par exemple aux besoins de ses membres sur face aux problématiques liées aux évolutions de la réglementation européenne sur les allégations nutritionnelles et santé et les complémentaires alimentaires, marché mondial qui connaît une très forte croissance.

Le pôle NSL a ainsi assuré une veille exhaustive du paysage réglementaire européen et a  contribué aux différentes consultations publiques de l’Agence Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA). La concrétisation majeure de cette anticipation a été le financement par le Fonds Unique Interministériel de la plateforme d’innovation Purifunction qui permet aux industriels d’obtenir des lots cliniques afin de réaliser les études nécessaires au montage d’un dossier d’allégation.

Le Pôle NSL regroupe également la première communauté de recherche publique et de recherche privée en Région Nord – Pas de Calais. Par ailleurs, le caractère véritablement international du Pôle et de ses membres se concrétise par la présence d’entreprises étrangères en tant que membres du Pôle  comme Tate & Lyle, Bayer Shering Pharma ou encore Solazyme ainsi que par la présence des entreprises du Pôle dans plus de 80 pays dans le monde. 

 Tous ces éléments concourent à ce que le Pôle de Compétitivité Nutrition Santé Longévité soit reconnu comme un Pôle à vocation internationale.  

Quartiers: engageons le changement!

Cécile DUFLOT, Ministre de l'égalité des territoires et du logement ainsi que François LAMY, Ministre délégué chargé de la ville, sont aujourd'hui, jeudi 11 octobre, à Roubaix pour lancer la concertation nationale appelée, « Quartiers : engageons le changement ». Cette période de consultation doit durer trois mois. Les conclusions de cette consultation seront tirées par le Premier Ministre début 2013 et feront l’objet d’un projet de loi. En tant qu'eurodéputé, j'ai été invité à participer au lancement de cette concertation qui m'a permis de rappeler les opportunités offertes par les fonds européens, en particulier FEDER et FSE pour soutenir les initiatives en matière de regénération urbaine.

Ainsi, à Roubaix, 136 logements sociaux ont pu être rénovés thermiquement à la résidence Anseele à Roubaix avec le soutien de la Commission européenne suite au plan européen de relance économique. Cette opération a en effet été permise suite à l’adoption le 28 novembre 2008 du plan européen de relance qui a introduit le principe d'une révision du règlement FEDER en faveur de la rénovation thermique des logements sociaux.  L’entrée en vigueur de la révision du règlement FEDER avait ainsi eu lieu le 10 juin 2009, donnant lieu à une circulaire appelant les régions à reprogrammer leur programme opérationnel en faveur de la rénovation thermique des logements sociaux.

Dans le cadre de la période de programmation 2014-2020 des fonds européens, il faudra donc  rester attentif  à ce volet urbain de la politique de cohésion. Sur cette nouvelle période de programmation, la Commission européenne souhaite promouvoir deux nouveaux outils à destination des territoires urbains : l’investissement territorial intégré (ITI) et le développement local intégré par les acteurs locaux. Ces outils pourraient ainsi être utiles dans la mise en place de stratégie de développement au service de certains quartiers défavorisés.

De plus, 5% des fonds de la politique de cohésion alloués à un Etat Membre devraient ainsi être affectés à des projets de développement intégré portés par les acteurs locaux et dont la mise en œuvre s’inspirerait de l’actuelle méthode « LEADER » : démarche ascendante, mobilisation d’un partenariat à majorité privée, allocation d’une subvention globale et gestion déléguée à l’institution locale.

La Commission européenne a également indiqué souhaiter mettre en place pour la période 2014-2020 une plate-forme de développement urbain à laquelle participeraient 300 villes sélectionnées à partir d’une liste proposée par les Etats membres. Ces villes impliquées dans des outils de développement urbains soutenus par la Commission participeraient ainsi à un réseau européen d’échanges et de réflexion centrés sur les pratiques de développement urbain. Il est important qu'une ville Roubaix ou Lille puissent par exemple participer à cette plate-forme.

La concertation lancée par le Ministre délégué à la ville est pilotée par un comité opérationnel qui réunit l’ensemble des acteurs qui sont directement associés à la politique de la ville : ministères et opérateurs de l’Etat, élus, associations, acteurs économiques, bailleurs, professionnels et habitants. Cette procédure de concertation doit permettre d’examiner la question de la géographie prioritaire ainsi que les modalités de la contractualisation entre les acteurs publics. Des « cahiers d’acteurs » sont mis à disposition de ceux qui souhaitent participer à la réforme de la politique de la ville.

La concertation menée par le Ministre délégué à la ville devrait aboutir à une réforme de la carte de la géographie prioritaire. Il est en effet important que nous retrouvions une politique de la ville ambitieuse, dimension qui a été abandonnée avec le précédent gouvernement malgré les grandes intentions affichées en 2007.

Au regard de l'attachement des socialistes à cette politique qui voyait le jour en 1991 avec François MITTERRAND et Michel DELEBARRE, je ne doute pas que le gouvernement actuel sera à la hauteur des enjeux.