Alors que les Ministres de l'Union européenne se réunissent à Vilnius, les 18 et 19 juillet, en Conseil de la Justice et des Affaires interieures pour évoquer la politique migratoire européenne, je vous invite à lire les propositions que nous défendons en matière de citoyenneté au sein du groupe socialiste au Parlement européen:
Pour célébrer 2013 en tant qu'année européenne des Citoyens, nous voulons nous adresser à tous ceux parmi les nouveaux Européens qui ne sont toujours pas considérés comme des citoyens à part entière de nos sociétés.
La citoyenneté est au coeur du projet européen. Et, si tel est bien le cas, nous devons reconnaître que, au cours des deux dernières décennies, l'Union Européenne a vu au moins deux générations de ressortissants de pays tiers venir travailler, étudier ou naître et grandir en Europe et continuer cependant de rencontrer des obstacles à leur complète appartenance à l'Europe.
De ce même point de vue, la citoyenneté peut constituer une étape essentielle dans le processus mais plusieurs autres facteurs sont cruciaux pour une réelle insertion dans la société, comme l'emploi, l'éducation, le droit de vote. A cet égard, nous devons reconnaître que de nombreux ressortissants étrangers sont, avec le temps, devenus formellement des citoyens de l'UE. Or ils ne se ressentent pas comme égaux, ils ne se ressentent pas comme inclus et ils rencontrent de nombreux obstacles à l'exercice concret de leurs droits de citoyen. La discrimination, l'inégalité, l'exclusion sociale, toutes contribuent à produire un sentiment de rejet et de désespoir, et entravent la pleine participation à la société en tant que citoyen.
L'Union Européenne est basée sur les droits fondamentaux, la protection sociale et la justice et ces éléments doivent être entièrement à la portée de tous ceux qui vivent et travaillent dans les Etats membres, quelle que soit leur origine.
Les Nouveaux Européens qui ont rejoint nos sociétés se comptent par millions ; ils en font partie de bien des façons et ne doivent pas devenir des générations perdues pour l'Europe.
Nous sommes heureux de constater que le programme de la Présidence lithuanienne vise à stimuler, ouvrir et rendre l'Europe crédible.
Pour nous, une Europe de la croissance est celle qui prend en compte les défis économiques et démographiques auxquels nos sociétés doivent faire face, qui conçoit l'immigration comme une opportunité au plan social, économique et culturel, qui attire de nouveaux talents et assure une protection dans un cadre légal à la mobilité au-delà des frontières. Une Europe aussi qui garantit que tous ceux qui travaillent et étudient dans l'UE ne sont pas des "invités" mais qu'ils sont égaux avec la pleine jouissance de leurs droits.
Pour nous, une Europe ouverte est celle qui engage, dans un partenariat social, économique et politique avec les pays d'origine des migrants, un dialogue au plan du commerce, du développement et de la démocratie, et qui vise non pas seulement à sécuriser ses frontières mais à faciliter dans un cadre légal la mobilité des étudiants, des chercheurs, des travailleurs et des visiteurs.
Pour nous, une Europe crédible est celle qui établit des règles claires pour l'entrée et le séjour, qui fait ce travail en commun avec les partenaires sociaux et les autorités locales et nationales et qui garantit que les nouveaux Européens venant pour un travail, leurs études, la recherche ou pour des raisons familiales ne sont pas des invités de seconde classe, mais bien des citoyens de notre Europe.
C'est pourquoi nous appelons les Ministres de l'UE du prochain Conseil de la Justice et des Affaires Intérieures des 18 et 19 juillet à Vilnius à marquer un changement de la politique d'immigration de l'UE et à placer la citoyenneté, la mobilité, l'intégration et l'inclusion au centre d'une nouvelle approche globale.
L'UE doit :
• Encourager les Etats Membres à faciliter l'accès à la nationalité des enfants nés dans les Etats Membres ou ayant suivi un cycle complet d'enseignement dans les Etats Membres - dans le respect des différentes législations nationales mais en établissant un principe européen commun ;
• Accorder progressivement les droits de la citoyenneté aux ressortissants des pays tiers qui résident en long séjour ;
• Procéder à une révision de sa politique d'immigration, faciliter l'accès à l'emploi dans le cadre des compatibilités et des besoins des marchés du travail, et garantir que les migrants jouissent des droits fondamentaux inscrits dans la Charte de l'UE, qui sont les droits de toute personne, pas seulement des citoyens européens, y inclus les droits fondamentaux au travail et à la protection sociale. Dans ce contexte, il est de la plus haute importance que le Parlement et le Conseil surmontent les difficultés qui subsistent entre eux et qu'intervienne à bref délai l'adoption des directives proposées sur l'entrée et le séjour des travailleurs saisonniers et le détachement intragroupe, dans le plein respect des droits des travailleurs.
• S'assurer que les Etats Membres ratifient la Convention des Nations Unies sur la protection des travailleurs migrants et des membres de leur famille.