Chère camarade, cher camarade,
C’est un homme libre qui se présente aujourd’hui devant vous. Je ne suis à la recherche d’aucun nouveau mandat local ou national. Je n’ai qu’une seule ambition : avec vous, reconquérir nos territoires et faire de notre Fédération un exemple de rénovation. Je ne dépends pas d’un homme ou d’une femme qui chercherait à développer ses ambitions personnelles. Je n’ai pas non plus de quelconque revanche à prendre.
Plus qu’un autre, je sais, après 10 ans à la tête de cette Fédération, combien le mandat de Premier fédéral est dur, combien les responsabilités qui sont alors les vôtres vous conduisent à faire des choix difficiles, à vous créer des inimitiés, à perdre des amis.
Mes précédents mandats m’ont beaucoup appris. Mon bilan est celui d’une équipe de responsables qui sont impliqués dans cette Fédération depuis plusieurs dizaines d’années. Ils doivent aujourd’hui accepter l’arrivée aux responsabilités d’une nouvelle génération porteuse de talents et de compétences. Parce que je ne me présente pas dans une logique d’ambition personnelle ou de revanche, parce qu’aussi, je connais le travail fédéral et chacune de vos sections, parce que j’ai initié le travail des Etats généraux dans lesquels de très nombreux militants se sont impliqués, j’ai, plus que tout autre, les moyens et une réelle volonté d’engager la rénovation profonde de notre Fédération et la prise de responsabilités de nouveaux militants.
Poursuivre la démarche des Etats généraux
Si, en juin dernier, j’ai consulté par un questionnaire l’ensemble des militants du Nord sur la rénovation de notre Fédération, ce n’est pas pour que vos écrits finissent dans nos archives. Un premier rapport de plus d’une trentaine de pages a d’ailleurs été publié et nous nous sommes ensuite engagés dans une dizaine de réunions d’arrondissement pour approfondir le travail des questionnaires. Je veux dire ma reconnaissance à tous les militants qui se sont impliqués et ont fait des propositions qui, dès à présent, vont devenir réalité pour retrouver la confiance de nos concitoyens. En effet, c’est à la demande de l’équipe de campagne des Départementales que nous avons mis, avec l’accord de tous, ce travail entre parenthèses. J’ai mis à profit ces quelques mois pour travailler en collectif, avec Martine Aubry, sur la concrétisation de vos propositions. C’est dès maintenant qu’il faut les mettre en œuvre. Notre candidat tête de liste aux Régionales souhaite, dans une stratégie différente, s’appuyer sur la rénovation du Parti pour faire campagne et j’en suis heureux. Ma profession de foi vous présentera dans quelques jours l’ensemble de ces mesures concrètes, portées par cette nouvelle génération de militantes et militants trentenaires ou quadragénaires qui les mettront en œuvre dans une direction collégiale de mission.
Une Fédération Nord, point d’équilibre du Parti
La motion A, à qui les militants du Nord ont donné la plus grande majorité de France, n’est pas une motion de soutien aveugle au Gouvernement. Elle n’est pas non plus une motion de frondeurs. Mandataire de notre motion A dans le Nord, j’ai choisi de m’y engager justement parce qu’elle portait cet équilibre entre le soutien au Président de la République et notre volonté d‘inflexion pour plus de croissance et d’emploi et pour plus de justice sociale. Cet équilibre est notre marque, nous Socialistes du Nord. Comme vous, je ne souhaite pas que notre Fédération devienne un simple porte-voix du Premier ministre et des ministres qui s’en sont rapprochés. Je veux au contraire que notre Président de la République puisse réussir. Comme mon camarade concurrent de la motion B, j’annonce la ligne politique que je défendrai avec les militants du Nord ; je regrette que tous n’aient pas cette franchise. Soutenu par des personnalités aussi diverses et complémentaires que Martine Aubry, Roger Vicot, Dominique Bailly, Rémi Pauvros, Anne-Lise Dufour, Delphine Bataille, François Lamy, Audrey Linkenheld, Christian Bataille, Bertrand Ringot, Pierre de Saintignon, Frédéric Chéreau et Frédéric Marchand, je suis aussi très heureux d’avoir à mes côtés des jeunes militants qui feront l’avenir de notre Fédération, et cela sur tous les territoires. Avec l’ensemble de ces camarades, je porterai une ligne centrale, un point d’équilibre entre ces différentes sensibilités, ce point d’équilibre qui a très souvent été celui des socialistes nordistes.
Fier d’être un socialiste nordiste
Car je suis fier d’être un socialiste nordiste. Nous venons de traverser, comme beaucoup d’autres départements, des cuisantes défaites électorales. Nous en subissons les déflagrations. Mais cela ne doit pas nous faire oublier quelles sont nos incroyables forces. Nous sommes la première fédération de France avec Paris. Si nous avons perdu beaucoup de militants, la désaffection a été moins forte dans le Nord qu’ailleurs. Notre militantisme, ancré dans nos territoires, résiste à ces vents contraires. Nous avons apporté plus de voix que tout autre fédération à la motion A et au premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis.
Nous avons enfin toute une génération de jeunes responsables qui sont prêts pour la reconquête et la renaissance de notre Parti sur d’autres méthodes respectueuses de ce que nous sommes mais ouvertes différemment sur la société. Tout cela peut nous rendre très fiers d’être socialistes nordistes.
Mon ambition : vous faire réussir
Vous l’avez compris, mon ambition n’est pas personnelle. Elle est collective. Je veux mettre mon expérience, avec toute la liberté qui m’anime, au service de vos réussites, au service des reconquêtes locales, au service du renouveau du Parti socialiste du Nord. Des Régionales de décembre dont la campagne doit commencer en juin aux reconquêtes à engager dans nos communes et nos cantons, les défis qui sont les nôtres valent mieux que de petites chicaneries, porteuses uniquement de médiocres ambitions personnelles. Ce sont ceux-là-mêmes, j’en suis convaincu, qui portent aujourd’hui la division sans vouloir afficher clairement leur ligne politique.
Je m’engage à être le passeur
Comme d’autres socialistes l’ont été avant moi dans le passé, je m’engage aujourd’hui à être le passeur.
Je n’ai pas d’autre mission et il n’y en a pas de plus belle.
Le 11 juin, ce n’est pas moi qui ai besoin de votre confiance, mais la génération qui vient.
Pour eux, pour le PS du Nord, je compte sur vous.
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