Kristina GEORGIEVA, Vice-Présidente de la Commission européenne en charge du Budget et des Ressources humaines, confirme que Philip Morris International a fait part à la Commission européenne de son intérêt pour prolonger les accords de coopération relatifs à la lutte contre la contrebande et la contrefaçon de cigarettes, qui arriveront à expiration en 2016.
Cette collaboration, par laquelle les compagnies versent annuellement des fonds à l’Union européenne, a pour objectif de lutter contre le commerce illicite du tabac.
De mon point de vue, l’efficacité, la transparence et la légalité de ses accords sont profondément contestables.
Empêcher le renouvellement des accords douteux de coopération entre l’UE et les fabricants de tabac constitue une des priorités du groupe de travail contre l'ingérence de l'industrie du tabac que j’ai créé avec plusieurs eurodéputés issus de tous groupes politiques et de toutes nationalités, en avril dernier.
Je réitère mon opposition au renouvellement de ces accords, dont les bénéfices pour l’intérêt commun de l’Europe et des européens ne me semblent pas avérés.
Je dénonce la duplicité des fabricants de tabac. Car ce qu’ils oublient de dire, c’est que les cigarettes issues de la contrebande, et des achats transfrontaliers, qui représentent 95% du commerce parallèle, sont de VRAIES cigarettes, FABRIQUEES DANS LEURS USINES. Seules les cigarettes contrefaites ne le sont pas, mais ne pèsent que 4 à 5% de l’ensemble du commerce parallèle.
Je lutte pour que santé publique et transparence soient les maîtres mots de la politique européenne antitabac.
Les industriels du tabac se sont engagés à verser à l’UE 2,5 milliards d’euros jusqu’à 2029 pour éviter toute action contre eux. Il est très difficile d’imaginer que ces cigarettiers aient pu accepter de payer des sommes aussi considérables en étant innocents ou exempts de tout reproche.
Cette semaine, je m'entretiens avec la Vice-Présidente GEORGIEVA et le Commissaire européen à la santé, Vytenis ANDRIUKAITIS sur cette question.
Je compte leur proposer de venir échanger avec notre groupe de travail lors de la session plénière du mois de juillet.
Je maintiendrai une pression politique forte sur la Commission européenne et l'Office Européen de Lutte Antifraude (OLAF) en adressant des courriers et des questions écrites à ces deux institutions.
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