Le blog de Gilles Pargneaux

Concilier agriculture et développement durable!

Dans le cadre de mon déplacement dans l'Aisne, ce mercredi 19 février, j'ai visité le pôle de recherche et de développement du griffon à Laon spécialisé dans la recherche agronomique. Il regroupe  les activités du Laboratoire Départemental d’analyses et de recherche (LDAR) de l’Aisne, certaines activités de l’Unité Agro-Impact de l’INRA et l’Institut Technique de la Betterave. Il a été soutenu par les fonds européens à hauteur de 4 millions d’euros (FEDER) dans le cadre de différents projets de recherche, à hauteur de 4 millions d'euros par le Conseil Régional de Picardie, à  1,488 millions par l'Etat et à 8,212 millions d'euros en investissement par le  Conseil Général de l’Aisne.

J'ai ainsi échangé avec son directeur, Philippe Damarin, sur l'importance de disposer d'un service public pour permettre le développement d'une agriculture respectueuse de la santé, de l'environnement et de la protection des consommateurs. Il ne faut donc pas que la recherche agronomique soit concentrée dans les mains des groupes privés au regard des enjeux de santé publique.

Entre le milieu et la fin du XXe siècle, l'agriculture européenne a profondément évolué, sous l'effet notamment de la politique agricole commune qui a eu pour ambition d'assurer une autonomie alimentaire à l'Union européenne. Cependant, les systèmes intensifs actuels, fortement utilisateurs d'intrants chimiques (engrais, pesticides, produits vétérinaires) posent un problème de durabilité et de santé publique:  ils sont consommateurs d'énergie, défavorables à la biodiversité, polluant les eaux par des nitrates, phosphate et pesticides, productions de gaz à effet de serre.

Les activités menées dans le cadre de ce pôle de recherche illustrent les secteurs dans lesquels l’Union européenne peut assurer un leadership global : c’est-à-dire la  lutte contre le changement climatique ainsi que la protection de la nature, des ressources naturelles et de la santé.

Je souhaite que l’Europe soit réellement le continent de la transition écologique et de la conversion énergétique pour en faire le premier « éco-continent » de la planète. En matière agricole, il est important de défendre la relocalisation de la production ainsi que la valorisation des circuits courts. La Politique Agricole Commune (PAC), qui représente un tiers du budget européen  (environ 375 milliards d’euros) doit ainsi  pouvoir jouer son rôle dans la promotion d’une alimentation en quantité suffisante, saine, diversifiée et de qualité.

J’ai ainsi particulièrement soutenu les mesures en faveur  du verdissement de la PAC pour la période 2014-2020. 30% du montant global des aides directes des Etats membres sera distribué en contrepartie du respect de 3 pratiques: la diversification des cultures, le maintien des prairies permanentes et les surfaces d'intérêt écologique (SIE).

Une alimentation et une agriculture de qualité, respectueuse de l'environnement, sont au cœur des préoccupations des citoyens européens. En tant qu'eurodéputé membre de la commission environnement, santé et sécurité alimentaire, il me semble donc important d'être présent sur ces dossiers qui engagent l'agriculture, l'environnement et la santé - raison pour laquelle j’ai souhaité effectuer cette visite.

Mission économique au royaume du Maroc

Du 13 au 17 février dernier, je me suis rendu au Maroc accompagné d'une délégation de députés européens et de chefs d'entreprise. L'objectif de ce déplacement était de trouver des pistes d'investissement au Maroc pour des entreprises européennes et ainsi de renforcer le partenariat économique, déjà très avancé, qui lie l'UE et le Royaume du Maroc.

Sur place, notre délégation a pu constater le potentiel économique ainsi que la stabilité politique enviable du pays. Ce sont deux critères essentiels pour un investisseur souhaitant s'installer dans un pays, deux critères dont dispose très largement le Maroc.

Lors de cette mission, nous avons rencontré les ministres concernés par l'économie et les investissements, notamment le ministre de l'Industrie et du commerce, celui de l'agriculture, celle de l'Environnement, ainsi que la ministre déléguée des affaires étrangères et le ministre d'État. Des hauts responsables administratifs ainsi que le patronat marocain furent des rencontres judicieuses pour les membres de notre délégation.

Pour participer au développement territorial du pays, nous nous sommes ensuite rendus dans l'Oriental à l'Est du Maroc, afin d'apporter des investissements étrangers dans cette région en plein essor économique. Les autorités locales furent ainsi très intéressées par les projets avancés par les membres de notre délégation qui pourront apporter de nombreux emplois au Maroc.

Le Maroc fait figure d'exception au sein d'un Maghreb très instable après le Printemps arabe grâce à sa stabilité et son processus démocratique. C'est pour cette raison que j'ai souhaité innover en réalisant une mission très concrète sur l'investissement. Le Maroc doit retirer les fruits de son travail démocratique en profitant d'une croissance économique au profit de l'emploi avant tout.

Déplacement dans l'Aisne

Dans le cadre de la pré-campagne des élections européennes, je serai  aujourd'hui dans l'Aisne pour une journée de visites et de rencontres avec mes deux co-listiers axonais, Anne FERREIRA et Matthieu MAYER! Au programme, visite du pôle de recherche et de développent agricole du Griffon à Laon et de l'Institut National Supérieur des Sciences et Techniques à Saint Quentin pour un échange sur les programmes de recherche soutenus par l'UE. Ensuite, nous irons à la rencontre de jeunes saint-quentinois qui ont participé à un festival européen de hip-hop.  Après cette rencontre, nous rejoindrons Bohain pour une visite du centre social et de la friche EDF dont la reconversion a été permise par les fonds européens.  La journée se conclura par une réunion militante à Bohain pour évoquer les enjeux des prochaines élections européennes.

Cette journée sera l'occasion de mettre en avant le rôle joué par les financements européens dans le développement de l'Aisne et plus généralement de la Picardie. La région Picardie disposera sur la période 2014-2020 de 221,7 millions de FEDER et 70,1 millions de FSE communautaire. Elle est la 3ème région française à connaître la hausse la plus importante de ces crédits sur la période 2014-2020 (environ 10%) en raison de son classement comme région intermédiaire.

La Picardie est classée comme "région intermédiaire" dans la mesure où son PIB est situé entre 75% et 90% de la moyenne communautaire. Ces régions intermédiaires, dont la région Nord-Pas de Calais et la Basse-Normandie font partie, bénéficieront ainsi de 31,67 milliards d'euros  sur la période 2014-2020. La reconnaissance de cette catégorie de régions intermédiaires a été permise notamment par la mobilisation des élus socialistes, régionaux et européens.

La frilosité consternante de la Commission sur l'origine de la viande pour les plats préparés

Suite au scandale de la viande de cheval, nous avions demandé à la Commission européenne d’accélérer la révision du Règlement sur l’information des consommateurs pour rendre obligatoire la mention de l’origine de la viande utilisée comme ingrédients dans les plats préparés.

En réaction, la Commission européenne n’a fait que présenter un rapport sur « la pertinence d’étendre l’étiquetage obligatoire aux plats préparés à base de viande mis sur le marché européen ».

En somme : aucune proposition de législation concrète n’est faite.

Je suis consterné par le manque d’ambition de la Commission européenne. Elle ignore complètement les consommateurs européens qui plébiscitent à 90% le marquage d’origine des viandes en tant qu’ingrédients.

Dans son rapport, la Commission européenne propose trois scénarios :
1) maintenir l’indication de l'origine sur une base volontaire (ne rien changer)
2) introduire l’obligation d’indiquer sur l’étiquetage que l'origine est a) UE/non UE ou b) UE/un pays tiers spécifique
3) introduire l’obligation d’indiquer spécifiquement sur l’étiquetage l'État membre ou le pays tiers d’origine.

Toujours aussi frileuse, la Commission se garde bien de trancher. Elle se montre réservée sur l’étiquetage obligatoire, le jugeant coûteux pour l’industrie et le consommateur. Elle chiffre des surcoûts pouvant grimper jusqu’à 25% pour le scénario 2 et de 15 -20% à 50% pour le scénario 3, en raison notamment de « l’adaptation des pratiques d’approvisionnement » et des « systèmes de traçabilité ».

Ces chiffres sont exagérés et sont utilisés par la Commission européenne pour justifier son approche.

Le système de traçabilité obligatoire pour la viande de bœuf fraiche fonctionne et peut facilement être étendu à la viande de bœuf dans les plats préparés.

De plus, le système volontaire privilégié par la Commission en matière d’étiquetage des plats préparés est un échec.

Selon une récente enquête UFC-Que choisir (9/12/2013), aujourd’hui l’origine de la viande n’est mentionnée que sur 48% des produits surgelés, 29% des produits en conserve, 21% des produits en barquette et 17% des sauces en bocal verre.

En publiant ce rapport, la Commission ne fait que renvoyer la balle au Conseil des Ministres et au Parlement européen pour que nous arbitrions sur la nécessité d’une nouvelle législation en la matière.

Afin d’exercer une pression supplémentaire sur la Commission, j’interrogerai le Commissaire européen à la Santé, Tonio Borg, sur le futur législatif de cette question lors d’un prochain débat en séance plénière. Une question orale vient en effet d’être adoptée en commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire pour permettre une discussion ouverte à l’ensemble des Députés européens.