Le Parlement européen a adopté aujourd'hui le rapport d'initiative de la députée allemande Nadja Hirsch sur "l'intégration des migrants, ses effets sur le marché du travail et la dimension extérieure de la coordination en matière de sécurité sociale"
Je me suis particulièrement impliqué dans ce dossier et suis intervenu en session plénière pour plusieurs raisons.
J'ai d'abord trouvé légitime de saluer ce rapport d'initiative qui a le mérite de présenter une immigration bénéfique et nécessaire pour l'Europe. La culture de l'accueil, chère à notre histoire commune, ne doit pas disparaître en ses temps de difficultés économiques. Nous ne devons pas renier les valeurs qui unissent les européens et nous priver pas d'un vivier de forces vives qui est une solution au vieillissement démographique de notre société.
Le débat autour de ce texte est également l'occasion d'aborder un sujet scandaleux. Tous les Etats membres ne respectent pas les engagements des accords d'association avec des pays en dehors de l'Europe. Ces accords d'association établissent des accords en matière de droits sociaux, notamment la notion de quasi-propriété de ces droits pour tout travailleur, migrant ou non. Les Pays-Bas indexent ainsi depuis le 1er juillet 2012, les allocations sociales sur le coût de la vie des pays où résident les bénéficiaires. Les migrants sont évidemment les premiers touchés par cette disposition. Après une vie de travail dans un pays, les immigrés se voient refuser une partie de leurs droits sociaux au moment où ils souhaitent retourner vivre dans leur pays d'origine.
Le Maroc est particulièrement touché par ce changement qui implique que les droits de pension pour les veuves et les allocations familiales sont diminués de 40% dans ce pays!
Cette pratique est en contradiction avec les accords que nous signons avec nos pays voisins, et surtout en contradiction avec la philosophie de l'immigration circulaire. Bref, on nie la réalité de la vie des migrants et leurs droits au nom d'une volonté de limiter les droits sociaux à une partie de la population.
J'ai donc appelé la Commission européenne à faire respecter les engagements internationaux de l'Europe par les Etats membres en matière de sécurité sociale. Pour solutionner durablement ce problème, la Commission devrait proposée un texte législatif pour mettre en place une approche européenne pour la coordination de la sécurité sociale avec les pays tiers. Il faut assurer la transférabilité de tous les droits sociaux acquis par les travailleurs immigrés au cours de leurs années dans les pays de l'Union européenne et éviter l'éparpillement des politiques engendrées par les multiples décisions nationales.