J'ai participé ce matin à la réunion de la délégation Maghreb du Parlement européen. Nous avons eu l'occasion de recevoir Habib Khedher, le rapporteur général de la Constitution tunisienne et d'évoquer avec lui les questionnements de nombreux députés européens sur la teneur et le rythme d'élaboration de la-dite Constitution.
L'Assemblée Nationale Constituante a en effet été élu au mois d'octobre 2011 et toujours aucune Constitution n'a été définitivement adoptée. Certaines inquiétudes émergent même de l'évolution des négociations : la nature civile du régime ne semble pas vraiment claire étant donné que des amendements à la Constitution prévoient l'impossibilité d'abroger l'Islam comme religion d'Etat. De même aucune référence n'est faite à la déclaration universelle des droits de l'homme et les traités internationaux seront appliqués tant qu'ils ne contrediront pas les dispositions de la Constitution...
La longueur de la procédure et les divisions sur de nombreuses questions cruciales éloignent pour l'instant les citoyens tunisiens de leur représentants et délitent leur confiance dans le pouvoir politique. Ennahda n'a toutefois pas la majorité absolue au sein de l'Assemblée Constituante, il est donc du devoir de tous les partis politiques présents de s'afférer à cette Consitution qui doit être la meilleure des réponses à la montée croissante de la violence en Tunisie.