Le Parlement européen a adopté aujourd'hui une directive sur la prévention de l'introduction dans la chaîne d'approvisionnement légale de médicaments falsifiés du point de vue de leur identité, de leur historique ou de leur source.
D’après l’OMS, les médicaments falsifiés représentent près de 10 % du volume des ventes pharmaceutiques mondiales avec une évolution inquiétante dans les pays en développement mais également au sein des pays industrialisés. L’Europe n’est pas épargnée par ce fléau. Les contrefaçons représentent en effet 4,1% du marché total européen du médicament. En 2008, 34 millions de comprimés contrefaits ont été saisis dans l’UE, soit une augmentation de plus de 380 % par rapport à 2005. Cette activité criminelle en pleine croissance a une valeur de 45 milliards d’euros par an. Il était donc plus que temps que l'Union européenne, réagisse!
La proposition initiale de la Commission européenne ne répondait pas correctement aux besoins exprimés par les citoyens européens. La compétitivité de l'industrie pharmaceutique semblait compter davantage que la santé et la sécurité des citoyens.
Dans sa proposition, la Commission n'abordait pas les ventes de médicaments par internet estimant qu'elles relevaient de la chaîne de distribution légale. Or, on le sait, internet constitue l'une des voies d'entrée principales des médicaments falsifiés sur le marché européen. Par le biais d'amendements, nous nous sommes battus pour faire de la vente par internet l'une des pierres angulaires de cette directive. Des campagnes d'information seront donc mises en œuvre pour sensibiliser les citoyens à l'existence de produits falsifiés et aux risques liés à l'achat de médicaments sur des réseaux non autorisés.
La proposition de la Commission ne traitait pas non plus du contrôle et de la distribution des médicaments falsifiés à destination des pays tiers. Or, des dispositions rigoureuses doivent bien évidemment être appliquées aux médicaments exportés vers les pays tiers d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Sud. La fabrication et la distribution de médicaments de l'Union européenne doivent répondre aux mêmes critères que ceux appliqués aux importations.
Selon les données disponibles, les médicaments falsifiés représentent de 1 à 3 % du marché dans les pays développés, de 10 à 30 % en Asie et en Amérique latine, et jusqu’à 70 % dans certains pays d’Afrique. Certaines études tendraient à montrer que le trafic de médicaments falsifiés serait 25 fois plus rentable que le trafic de drogue. Ces chiffres nous rappellent l'importance d'une coopération internationale renforcée. Il faut impérativement développer une collaboration internationale et mettre en place des mécanismes multilatéraux permettant aux importateurs de déclencher des enquêtes et de déterminer la véritable source des médicaments falsifiés entrant sur le marché. Ce n'est que de cette façon que nous parviendrons à lutter contre ce fléau à l'échelle mondiale.
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