« Les boues toxiques entreposées à ciel ouvert montrent hélas le double jeu de la droite valenciennoise en matière d’environnement et les renoncements du Grenelle »
COMMUNIQUE DE PRESSE
A l'occasion d'une visite de site où sont stockées les boues toxiques issues du creusement du Canal de Condé-Pommeroeul, à proximité de Saint Aybert, Gilles Pargneaux, eurodéputé socialiste de la grande circonscription Nord-Ouest, a dénoncé les incidences environnementales du curage du canal dans le cadre de la réalisation du projet Seine-Nord Europe, lors d'un point presse organisé le 21 janvier à Saint Aybert et en Mairie de Condé-sur-l'Escaut.
« La réalisation du Canal Seine-Nord Europe devait être une mesure phare du Grenelle de l’environnement, telle que défendue par l’ancien Ministre de l’environnement, Jean-Louis Borloo. Mais il suffit d’aller dans le valenciennois, circonscription de M. Borloo, pour s’apercevoir qu’il n’en est rien. Des boues toxiques issues du dragage du Canal de Condé y sont entreposées sur les sites riverains d’une zone classée Natura 2000 par la Commission européenne. Ceci s'est fait au mépris de toute législation environnementale, notamment la directive européenne de 2008 sur le traitement des déchets, adoptée en pleine Présidence française, et négociée par l’ancien Ministre lui-même ».
L’eurodéputé, membre de la commission environnement du Parlement européen, poursuit : « Malgré l’inquiétude des riverains, l’action d’associations comme le ‘Collectif ça boue’ et la mobilisation de certains élus, il est incompréhensible que les Voies Navigables de France (VNF), organisme chargé par l’Etat de la réalisation des travaux de curage, ne respectent pas les obligations environnementales propres à ce type de chantier. Selon l’avis même du 27 octobre 2010 de l’Autorité Environnementale du conseil général de l’environnement et du développement durable, saisie par le Préfet du Nord, l’étude d’impact de VNF sur les stockages des boues signale bien que les sédiments sont des déchets. Mais VNF n’en tire pas de conséquences, et ne fait pas application de la réglementation relative à leur élimination. Pour des raisons financières, et alors même que des solutions alternatives telles que le traitement de ces boues toxiques par la technique du pressage ont été développées dans des communes belges voisines, VNF entrepose ces déchets à ciel ouvert. Des entreprises traitant les boues toxiques en utilisant la technique de pressage existent en France. Je ne comprends pas qu’on n’y ait pas également recours ».
Gilles Pargneaux conclut : « J’appelle donc les acteurs concernés, en premier lieu l’Etat par la voie du Sous-Préfet, mais également le Maire de Valenciennes, Dominique Riquet, qui est également Député européen et Vice-Président de la commission transport et tourisme, à sérieusement envisager des solutions alternatives dans l’intérêt de la santé de nos concitoyens et à entendre les demandes des associations pour l’implantation d’unité de traitement et de recyclage de ces boues toxiques. Si on parvient à dépasser le ‘courtermisme’ et la logique de rentabilité immédiate, cette solution est dans le long terme la moins coûteuse pour l’environnement, les riverains et les générations futures. De mon côté, je m’engage à faire ce qui est possible au niveau européen, en particulier auprès de la Commission européenne, pour m’assurer que la réalisation du projet transeuropéen Canal Seine-Nord, cofinancé par des fonds communautaires, respecte les normes environnementales élémentaires telles que nous les définissons quotidiennement au Parlement Européen. Ces boues toxiques entreposées à ciel ouvert montrent hélas le double jeu de la droite valenciennoise et les renoncements du Grenelle ».
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