Le Parlement européen a adopté le jeudi 25 novembre à Strasbourg une résolution sur le Sahara occidental, en réponse notamment aux émeutes qui ont eu lieu à Laayoune le 8 novembre dernier. A cette occasion, Gilles Pargneaux, député européen, membre du groupe des Socialistes et Démocrates (S&D) a tenu à rappeler la nécessité d’adopter une approche mesurée dans ce conflit et de ne pas condamner hâtivement les autorités marocaines.
« Je considère que nous ne disposons pas de tous les éléments pour condamner de manière unilatérale le gouvernement marocain. Il faut rappeler que lors de ces émeutes, les morts ne se sont comptés que du côté des forces de l’ordre. Si l’on peut déplorer des blessés du côté des sahraouis, ces événements ont plus révélé les capacités de déstabilisation et de manipulation du Front Polisario que la violence du pouvoir marocain, comme le relaient notamment les autorités algériennes. Face à la volonté d’auto-détermination des peuples, il faut également reconnaître la souveraineté des États ».
Gilles Pargneaux poursuit : « Après les événements de Laayoune, la réaction de Sa Majesté Mohammed VI a été de restructurer le Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes (le CORCAS) et de le doter d’une nouvelle gouvernance pour en démocratiser la composition et en élargir les compétences. Les autorités marocaines ont également mis en place une commission d’enquête parlementaire pour étudier les circonstances qui ont mené à ces émeutes ».
Selon le Député européen, « c’est une réaction mesurée qui montre la volonté du Maroc de faire une place à la représentation sahraouie dans les structures politiques du Royaume, en particulier dans le cadre de la politique marocaine de régionalisation. On peut déplorer que cette approche constructive, empruntant notamment la voie institutionnelle, ne se retrouve pas chez les autres parties prenantes au conflit, que ce soient l’Algérie ou le Front Polisario qui persiste à ne pas nous dire ce qu'est devenu Mustapha Salma Sidi Mouloud enlevé le 21 septembre dernier et dont nous restons sans nouvelles ».
Gilles Pargneaux conclut : « Ces événements étaient liés à l’origine à des revendications sociales légitimes, qui auraient dû trouver une expression par le biais de la légalité marocaine au lieu d’être instrumentalisées par le Front Polisario ».