Faites-vous partie des 45 millions d'Européens vaccinés l'hiver dernier lors de la pandémie de grippe A (H1N1) ? Les Etats européens ont-ils vraiment acheté trop de vaccins par rapport au risque encouru ? La semaine dernière, une rencontre entre experts, députés européens et représentants de la Commission européenne visait à tirer les leçons de cette crise sanitaire.
Je vous invite à lire l'article publié à ce sujet sur le site du Parlement européen:
Transparence et indépendance
Il y a un an, l'Organisation mondiale de la santé mettait en garde contre le risque de pandémie suite à l'apparition d'une nouvelle forme de grippe, la grippe A (H1N1). Face à cela, les Etats européens avaient acheté de très grandes quantités de vaccins, finalement inutiles au vu de l'étendue plutôt limitée de la pandémie.
Les experts ont-ils servi les intérêts de l'industrie pharmaceutique ? La Française Corinne Lepage (Alliance des démocrates et des libéraux) demande à ce que l'indépendance des experts soit garantie. « Les questions de la transparence et des liens avec les groupes pharmaceutiques doivent être clarifiées », selon le Britannique Glennis Willmott (Socialistes et démocrates).
De leur côté, les experts invités au débat se sont tous montrés confiants dans l'indépendance de la communauté scientifique. « Nous avions peu d'informations, nous nous sommes préparés au pire. Il faudra être plus flexible à l'avenir pour faire marche arrière si la pandémie n'est pas aussi étendue que prévu », explique Zsuzsanna Jakab, ancienne directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies et directrice Europe de l'Organisation mondiale de la santé.
Au nom de la présidence suédoise du Conseil de l'Union européenne, qui était en fonction à ce moment, Anita Janelm a affirmé que l'Europe avait suivi les conseils des experts du monde entier et que mieux valait en faire trop qu'être pris au dépourvu.
Améliorer la communication
De manière générale, la communication autour de la pandémie a été mauvaise, ont estimé les participants à la réunion. « Notre communication de crise doit être plus sophistiquée. Il faut comprendre quels médias sont les plus efficaces. Les professionnels de la santé sont également d'une importance cruciale », a expliqué Marc Sprenger, directeur du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.
Acheter les vaccins en commun pour diminuer les prix
La Commission européenne avait rédigé un document expliquant aux Etats membres les différentes modalités d'achat des vaccins, sachant que le prix était fonction de différentes variables comme la quantité souhaitée.
Dans une telle situation, « il faut acheter en commun pour que certains Etats membres ne souffrent pas de prix plus élevés », explique la Française Michèle Rivasi (Verts), en charge de la rédaction du rapport du Parlement européen. Cela concerne notamment les plus petits Etats, qui ont besoin de quantités de vaccins bien plus faibles.
Vers une politique commune en la matière ?
Bien que certains experts et membres de la Commission européenne aient salué la coopération entre les Etats et les institutions européennes, les députés se sont montrés plus circonspects. « La base légale dont nous disposons n'est pas suffisante. Il faut une politique communautaire », a soutenu le Français Gilles Pargneaux (Socialistes et démocrates).
La Commission européenne devrait soumettre une proposition de réglementation européenne l'an prochain. Elle devra prendre en compte l'ensemble de ces éléments.
Le rapport de Michèle Rivasi devrait être voté en commission parlementaire de l'environnement et de la santé en janvier prochain, puis en session plénière en mars.