La "déclaration écrite 12" contre l'accord commercial anti-contrefaçon (ACTA) a été signée par la majorité de 369 députés, le seuil requis pour en faire une déclaration officielle du Parlement européen.
Pour rappel, l'ACTA est un accord en cours de négociation qui imposerait notamment l'obligation de filtrage pour les fournisseurs d'accès à Internet, la nécessité de déployer la riposte graduée dans tous les pays, de responsabiliser les tiers par incitation ou encore l'interdiction d'inscrire dans la loi l'interopérabilité des mesures techniques de protection.
Au lieu d'opter pour un débat public et ouvert, les négociations se déroulent dans le plus grand secret, laissant augurer le pire sur le contenu du texte. Des fuites de plusieurs versions de travail du projet de traité montrent que le texte balaye un grand nombre de sujets, allant de la contrefaçon de médicaments au téléchargement sur internet. Les Etats participants aux discussions se divisent entre les tenants d'une ligne dure (Etats-Unis et Japon principalement) et des "modérés", Union européenne en tête.
La "déclaration n°12" exige donc la transparence dans les négociations à l'égard du public, le respect des droits fondamentaux et de la vie privée des internautes, et le respect des principes de subsidiarité qui garantissent un certain niveau d'immunité aux fournisseurs d'accès et aux hébergeurs.
La déclaration écrite est une forme de pétition interne au Parlement européen, qui n'a aucun effet juridique direct mais qui a un poids politique très important, à condition qu'elle soit adoptée par au moins 369 des 736 députés européens. L'adoption de cette déclaration est une victoire politique importante car elle fixe l'orientation politique du Parlement sur cette question.
Vous pouvez consulter le texte intégral de la déclaration écrite en cliquant sur le lien suivant: Téléchargement Déclaration écrite 12