Mercredi, le groupe PPE au Parlement européen a annoncé la nomination par Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP, et Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat aux affaires européennes, de l’eurodéputée Françoise Grossetête comme « ambassadrice » de la taxe carbone aux frontières de l’Union européenne. Sa nomination fait suite, rappelons-le, à la décision du Président Nicolas Sarkozy de renoncer à une taxe carbone nationale, réagissant ainsi, à sa manière, à la cinglante défaite de sa majorité aux élections régionales.
La « patate chaude » que le Président a voulu transmettre à l’Europe n’a pas été reçue avec l’effet qu’il escomptait, la Commission européenne ayant jugé que l’instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’Union comportait un nombre considérable d’inconvénients. Notamment, la Commission a avancé les compatibilités avec les règles de l’OMC, la faisabilité d’une telle taxe et le coût que sa mise en œuvre pourrait représenter.
Le Président Sarkozy a tord de s’entêter dans une telle initiative, techniquement et économiquement peu faisable et exagérément complexe. D’autant que la Commission étudie l’éventualité d’une taxe sur les banques, sur le modèle opéré en Suède. Selon elle, cette taxe permettrait de générer des revenus conséquents. Proposée au début de cette année aux Etats Unis, elle pourrait, en Europe, apporter des revenus annuels estimés à 13 milliards si, toujours en référence à l’exemple suédois, le taux de taxation s’élèverait à 0,036%.
Cependant, je continue à croire et à défendre ma proposition de taxe sur les transactions financières, reprise par le groupe S&D au Parlement, mais rejetée pour l’heure par la majorité PPE. Cette taxe de 0,01% sur les transactions financières rapporterait 20 milliards d'euros par an et permettrait aux pays en développement de s'adapter aux changements climatiques.
Il ne faut surtout pas perdre de vue l’enjeu de la création d’un nouvel instrument de taxation : la lutte, efficace, contre le réchauffement climatique...