"C’est avec grand plaisir que je vous accueille à l’espace des Acacias à l’occasion du deuxième colloque international « langues, cultures, enseignement/apprentissages cadre européen commun de référence pour les langues et mondialisation ».
Je tiens tout d’abord à saluer la présence de M. Bernard Derosier, notre Maire honoraire, mais aussi député et Président du Conseil général du Nord.
Je salue également M. Xavier North, délégué général à la langue française et aux langues de France qui représente M. Frédéric Mitterrand, Ministre de la culture et de la communication, M. Abdessalam El Ouazzani, doyen de la faculté des sciences de l’éducation de l’Université Mohammed V à Rabah et bien sûr Monsieur Abdelhamid Belhadj Hacen, Président de l’AMIFA et président de ce colloque.
Ce colloque résulte d’un partenariat étroit entre l’AMIFA, Association Monsoise pour l’Insertion, la Formation et l’Alphabétisation, et la Mairie d’Hellemmes dont l’objectif commun est l’amélioration du vivre ensemble dans notre société.
Aborder la question des pratiques linguistiques en France, dans un pays où le français, langues de la République, est la principale langue enseignée à l’école et où aucune autre langue n’a le droit de cité pour les communications officielles, administratives, publiques est un défi certain.
Traiter des populations migrantes et des enfants d’au moins un parent né hors de France, à travers l’étude de ces pratiques, au risque de tomber dans la question simpliste de l’intégration ou de l’assimilation, en est un autre.
Nombreux sont ceux qui cherchent à construire la société sur une opposition entre ceux de « l’intérieur » et ceux de « l’extérieur », ceux qui se reconnaissent comme appartenant à une communauté nationale et ceux qui la pénètrent sans y parvenir.
En fait, l’hétérogénéité des appartenances rend le migrant capable de s’adapter à des situations multiples et de présenter différentes expressions ou vecteurs d’une identité qui, pourtant, lui est assignée souvent, trop souvent, trop rapidement.
Notre rencontre relève ces défis de façon différente. En s’intéressant aux langues pratiquées et transmises par les immigrants. Certainement à ce que nous constatons trop souvent, nous avons souhaité saisir la multiplicité et la diversité.
La langue n’est pas un objet simple à analyser : les mots ont des significations multiples et ce, d’autant plus lorsqu’ils sont prononcés en différentes langues et dans des contextes variés : langue de la famille, langue de la mémoire, langue de l’administration ou du voisinage.
Elle est aussi le résultat complexe d’un apprentissage où les environnements familial, social et professionnel sont présents tout au long de la vie.
Les langues sont encore l’expression d’attachements, de stratégies, d’opportunités ou encore de reconnaissance de soi ou d’un groupe auquel on souhaite appartenir : langue parlée chez soi, avec sa mère, son père, langue parlée avec une partie de ses proches, en un lieu particulier, pour une démarche particulière.
Votre colloque doit ainsi être une incitation à repenser et à formuler cette diversité modelée par la mobilité et par le déplacement. Il doit contribuer aussi à faire de la langue un vecteur de multiples formes d’identités et de pratiques que beaucoup d’entre-nous, universitaires, linguistes, sociologues, chercheurs, scientifiques, vous connaissez mieux que quiconque. Les multiples formes d’usages, les adaptations permanents aux contacts, les marques de l’environnement proche sont là pour nous rappeler qu’on ne se caractérise pas par une identité unique, tenue par des pratiques déterminées et indépendantes de leur contexte.
Trois mots clés doivent conduire nos travaux pendant ces deux journées : langue, culture et identité. Voilà trois termes qui sont le plus souvent déclinés au singulier. Or, malgré la tradition monolingue de la France, en partie héritée de la Révolution française, présupposant qu’à travers une seule et unique langue nationale, la République serait, par la même, « une et indivisible », notons qu’il n’y a pas qu’une identité nationale, qu’une culture française véhiculée uniquement par la langue française.
Si la langue nationale est le français, d’autres langues coexistent et se transmettent au sein des familles, notamment l’arabe. C’est pour cette principale raison qu’il convient de développer la pratique de certaines langues comme l’arabe sur notre territoire, non pas seulement pour favoriser la capacité d’insertion de ces populations dans la société française mais surtout pour analyser les mécanismes et les conditions de transmission de la langue parentale arabe pour mieux vivre ensemble, pour mieux construire notre objectif commun. La langue comme pratique culturelle et sociale au cœur de notre réflexion commune à tous, élus, responsables politiques, responsables de la société civile, universitaires, chercheurs, scientifiques…
Notre rencontre doit nous permettre de continuer l’analyse, la réflexion. Il ne s’agit pas d’apporter des solutions simplistes, mais de définir, chacun à notre place, le chemin qui nous apparaît propice à emprunter pour que cette société française et au de-delà européenne, soit solidaire, respectueuse de l’autre, généreuse. La pratique des langues comme l’arabe, mais pas seulement, dans les écoles, doit aider à la construction de ce monde meilleur que nous voulons.
Discours prononcé par Gilles Pargneaux à l'ouverture du deuxième colloque international « langues, cultures, enseignement et apprentissages », les 16 et 17 avril 2010 à Hellemmes (Nord).
Votre projet est très intéressant,c'est une très bonne démarche pour chaqu'un d'entres nous en France, je vous souhaite bonne chance?
Ancienne étudiante de la faculté de la littérature française
Rédigé par : kenza | lundi 12 juillet 2010 à 23:27
mbt shoes outlet Encourager l'enseignement des langues minoritaires dans nos écoles - Le blog de Gilles Pargneaux
Rédigé par : mbt sandals womens kisumu | lundi 11 novembre 2013 à 20:19