La gestion de la grippe A au sein de l'Union Européenne a sérieusement entamé la confiance et la crédibilité de nos institutions. Le manque d'appréciation du risque en fonction des données disponibles, les autorisations de mise sur le marché des différents vaccins pandémiques ainsi que l'affirmation a priori de l'innocuité de ceux-ci par les autorités sanitaires européennes conduisent aujourd’hui quelques députés, à l’initiative de l’eurodéputée Vert Michèle Rivasi, tous pays et groupes politiques confondus, à se poser des questions.
Pourquoi le public et les médias n'ont-ils pas bénéficié d'une communication efficace, objective et à jour de la part des institutions européennes alors que les données scientifiques établissant une faible virulence de la pandémie grippale étaient disponibles depuis le mois de juin 2009 ? Pourquoi aucune orientation ou conseil scientifique n'a-t-il été émis en septembre 2009 permettant d'inspirer aux États-Membres une allocation plus efficace des ressources nationales? Les allégations de conflits d'intérêt non déclarés de certains experts siégeant au sein des instances sanitaires communautaires sont-elles justifiées ?
C'est pourquoi je demande l'ouverture d'une commission parlementaire d’enquête sur les conditions de gestion de la pandémie de grippe A par l'Union Européenne et les institutions communautaires. Celle-ci visera en particulier à faire toute la lumière sur la chronologie précise des événements, les mécanismes de décision et les conditions d'élaboration de l'expertise et des recommandations communautaires concernant cette pandémie.
Ce matin, lors de la conférence de presse présentant cette action à laquelle adhère déjà une dizaine de députés, j'ai exprimé ma volonté de mettre au jour les véritables relations entretenues par les autorités et organismes officiels avec les laboratoires pharmaceutiques durant cette pandémie. La facture, partout en Europe, est lourde. Rien qu’en France, elle dépasse largement le milliard d’euros.
Pour rappel, le Parlement n’a pas connu de commissions d’enquête depuis un peu plus de dix ans. Il s’agissait alors d’un autre scandale sanitaire, celui de la vache folle.
Les signataires : Michèle Rivasi (Verts/ALE) ; Gilles Pargneaux (S&D) ; Isabelle Durant, (Verts/ALE) et vice-présidente du PE ; Corinne Lepage (ALDE) ; Antonyia Parvanova (ALDE) ; Marie-Christine Vergiat (GUE) ; Sirpa Pietikainen (PPE) ; Thijs Berman (S&D) ; Marina Yannakoudakis (ECR) ; Michail Tremopoulos (Verts/ALE) ; Boguslaw Sonik (PPE) ; Claude Turmes, député (Verts/ALE) ; Judith Merkies (S&D), Frederique Ries (ALDE)
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