Le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a procédé vendredi à la distribution des portefeuilles entre les différents commissaires désignés par les Etats membres. Neuf femmes et dix-huit hommes sont ainsi proposés pour constituer le Collège.
La délégation socialiste française prend acte de la nomination de Michel Barnier au marché intérieur et aux services financiers. C'est en effet dans ces matières que le bilan de la Commission sortante, déjà présidée par M. Barroso, a rencontré le plus d'opposition de la part de la délégation socialiste, à l'heure où les Vingt-Sept doivent, par tous les moyens, sortir de la récession.
M. Barnier va reprendre la fonction actuellement occupée par l'Irlandais Charlie McCreevy qui a longtemps prôné l'autorégulation des acteurs de la finance. M. Barnier aura donc la lourde tâche de faciliter la libre circulation des biens et services et d'imposer une plus grande régulation du secteur financier. Tâche rendue d'autant plus ardue que Jose Manuel Barroso a imposé à M. Barnier un directeur général aux services financiers britannique pour rassurer Londres (concession acceptée par Nicolas Sarkozy) et a chargé Mario Monti, ancien commissaire à la concurrence et libéral convaincu, de rédiger un rapport sur l'avenir du marché intérieur.
M. Barnier, qui affiche volontiers un profil de "régulateur", devra donc redoubler de volontarisme pour infléchir les orientations d'une Commission européenne dirigée par un Président dont la tendance obstinée au moins-disant en la matière est désormais légendaire.
Réagissant aux autres nominations, elle a souligné le clair ancrage à droite de cette nouvelle Commission, avec "ses onze conservateurs, neuf libéraux, deux non-inscrits et seulement cinq socialistes". Catherine Trautmann rappelle que "la nouvelle équipe proposée par M. Barroso ne pourra prendre ses fonctions que lorsque tous ses membres auront passé des auditions devant le Parlement européen". Elle ajoute : "les socialistes français au Parlement européen qui, eux, s’attachent avec acharnement à faire progresser la régulation de la finance depuis de nombreuses années, ne manqueront pas d'utiliser tous les pouvoirs parlementaires que leur confère le Traité de Lisbonne pour peser avec détermination sur la législation européenne".
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