L'aspartame pourrait augmenter le risque d'accouchements prématurés et de cancers du foie et du poumon. Ce sont les conclusions de deux études réalisées récemment par des chercheurs européens.
La première étude, menée par des scientifiques danois auprès de plus de 59000 femmes, met en exergue les dangers liés à la consommation de sodas non gazeux sucrés aux édulcorants et de sodas gazeux non sucrés comportant des édulcorants. L'étude montre ainsi qu’un excès de sodas non gazeux sucrés aux édulcorants augmente le risque de prématurité du bébé de 29 %. Mais le pire, ce sont les sodas gazéifiés non sucrés, avec édulcorants, de type light. Les résultats montrent que boire une telle boisson une fois par jour augmente le risque de 27 %. En consommer deux à trois par jour augmente le risque de 35 %. Pour celles qui en boivent plus de quatre, le risque que leur enfant naisse trop tôt bondit de 78 %.
Conduite par des chercheurs italiens, la seconde étude révèle que la consommation d'aspartame accroît le risque de cancers du foie et du poumon à long terme.
L'aspartame, édulcorant le plus utilisé au monde (Canderel, Nutrasweet...), se retrouve dans plus de 6.000 produits, du chewing-gum aux boissons light, dont plus de 500 produits pharmaceutiques. Selon le RES, 200 millions de personnes en consommeraient "régulièrement".
Face à ce constat, j'ai demandé, pendant deux ans, une réévaluation des risques liés à l'aspartame.
Dans un premier temps, la Commission européenne avait estimé qu'il n'y avait pas lieu de demander à l'EFSA de réévaluer intégralement l'aspartame. Elle considérait ainsi qu'il fallait attendre décembre 2020 date à laquelle était prévu le programme de réévaluation de tous les additifs alimentaires.
Le 30 mai 2011, la Commission est revenue sur sa décision en demandant à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de réévaluer les risques liés à l'aspartame avant juillet 2012.
Le 7 août dernier, la Commission européenne a accepté de prolonger le délai de la réévaluation complète de l’aspartame jusqu’en mai 2013 suite à une demande de l'EFSA.
Je viens d'adresser une question écrite à la Commission européenne afin de connaître les raisons de ce report. Je ne manquerai pas de vous faire part de la réponse, dès sa réception.