Les trois films finalistes du Prix LUX 2010 ont commencé à être projetés au Parlement européen le 26 octobre. De « L'Académie de Platon », « Nous partons » et « Illégal », quel sera le lauréat ? Il faudra attendre le 24 novembre prochain pour le savoir mais en attendant, pourquoi ne pas lire ce sur quoi ces films portent ?
Nous avons jusqu'au 19 novembre pour départager les trois films. Parmi ces long-métrages, deux sont nominés pour les Oscars.
Akadimia Platonos (L'Académie de Platon)
Chaque jour, Stavros lève le rideau métallique de son magasin de tabac, place les journaux sur la devanture et ensuite, les chaises sur lesquelles il passe la journée avec ses amis à observer le carrefour poussiéreux et les bâtiments gris qui enserrent les commerces.
Ils ne sont pas peu fiers lorsque le chien Patriot, qui se trouve sur le trottoir d'en face, aboie systématiquement au passage des Albanais. Stavros et ses amis n'aiment pas ces étrangers, même s'ils acceptent les travaux dont les Grecs ne veulent pas, et ils n'aiment pas non plus les Chinois, arrivés plus récemment.
À l'entrée du magasin, la mère de Stavros, de plus en plus sénile, calée dans son fauteuil, broie du noir sans la moindre reconnaissance pour l'affection que lui témoigne son fils. Un jour, elle se jette brutalement sur un ouvrier albanais, lorsque celui-ci, prenant Stavros dans ses bras, l'appelle « mon fils » en albanais. Au fait, que sait-il de ses parents? Sa mère lui a toujours dit qu'après le décès de son père, dans le nord, elle était descendue à Athènes, alors qu'il n'avait qu'un an. Les copains de Stavros commencent à nourrir quelques soupçons à l'égard de ses origines : est-il grec ou albanais? A-t-il vraiment le droit de pousser la chansonnette connotée de racisme: « Albanais, Albanais, tu ne deviendras jamais grec … » ?
Die Fremde (Nous partons)
Que seriez-vous prêt à sacrifier pour l'amour de votre famille? Vos valeurs? Votre liberté? Votre indépendance? Umay, d'origine allemande, fuit un mariage à Istanbul en emmenant avec elle son fils, Cem. Alors qu'elle espère mieux vivre dans sa famille à Berlin, son arrivée inattendue provoque un conflit intense. Une famille prisonnière de ses conventions, déchirée entre l'amour qu'elle éprouve pour Umay et les valeurs auxquelles elle reste attachée.
Après mûre réflexion, les membres de la famille décident de renvoyer Cem chez son père, en Turquie. Umay doit fuir à nouveau pour garder son fils. Elle trouvera la force de construire une nouvelle vie pour elle et son fils, mais son besoin d'être aimée par sa famille lui fera faire une série de tentatives malheureuses de réconciliation. Ce qu'Umay ne réalise pas, c'est précisément la profondeur des blessures qu'elle a subies et le danger que représente sa lutte pour l'autodétermination.
Illégal
Tania et Ivan, son fils âgé de 14 ans, des immigrés clandestins venus de Russie, vivent depuis huit ans en Belgique. En état d'alerte permanent, Tania vit dans la peur constante d'un contrôle d'identité par la police, jusqu'au jour où a lieu son arrestation. La mère est séparée de l'enfant. Tania est placée dans un centre de rétention. Elle fait tout ce qu'elle peut pour retrouver son fils, malgré la menace constante d'une expulsion.