Le Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg, a voté aujourd'hui le rejet du texte controversé sur les services d'assistance en escale. Les services d'assistance en escale (SAE) constituent l'ensemble des activités effectuées sur l'aéroport pour permettre aux compagnies d'exercer l'activité de transport aérien
Ce règlement souhaitait en particulier augmenter la libéralisation de ces services dans les aéroports de l'Union, services jugés trop peu efficients par la Commission européenne.
Les justifications de la Commission pour imposer cette libéralisation m'ont paru très légères et les conséquences pour la stabilité des emplois très dangereuses. Ce n'est pas en augmentant la concurrence qu'on augmente la qualité du travail d'un secteur qui emploie plus de 60 000 travailleurs en Europe. Il y a un lien d'évidence entre concurrence et qualité prôné par la Commission européenne qui est tout à fait fallacieux. Je ne peux pas accepter que l'Union européenne précarise un secteur professionnel au nom d'un principe néolibéral qui a maintes et maintes fois montré ses limites.
Diminuer les salaires et augmenter l'instabilité de la situation de ces prestataires de services n'est pas une bonne solution pour améliorer la compétitivité des aéroports européens, sachant que le coût de l'assistance en escale inclut dans un billet d'avion et d'à peine 2 euros... Stabiliser les contrats dans la durée me semble un bien meilleur gage de qualité pour des emplois dont la finalité est tout de même d'assurer un haut niveau de sécurité aux voyageurs en Europe...
En plus, ce règlement était une vraie menace pour le dialogue sociale français dans ce secteur. En effet, le transfert du personnel de ce secteur se fait en France via des accords collectifs qui auraient été rendus caduques par les dispositions de ce texte.
Pour toutes ces raisons, je félicite notre groupe Socialistes&Démocrates au Parlement européen d'avoir contribué au rejet de ce texte d'abord en commission Transport, dont je suis membre, et ensuite en session plénière. Le texte va désormais repartir en commission Transport pour être examiné de nouveau. Le rapport de force est désormais fortement en notre faveur et c'est à la défense des travailleurs européens que nous allons dédiée les prochaines négociations sur ce règlement.