C'est un acte historique qui vient d'être réalisé par le Parlement européen. Fort de ses nouvelles compétences en matière de négociations, nous avons rejetté "en l'état" l'accord sur le cadre financier obtenu lors du Conseil européen du 7 et 8 mars 2013.
Depuis les
dernières réformes institutionnelles de l'Europe, le Parlement européen dispose
d'un pouvoir inédit dans la négociation budgétaire. Les eurodéputés l'ont
démontré de la plus belle des manières en s'opposant à la cure d'austérité
imposée par un Conseil européen résolument à droite. Lorsque l'on constate les
ravages des thérapies de choc de la Commission européenne en Italie ou en
Grèce, on ne peut que se réjouir qu'un îlot de démocratie émerge enfin à
Strasbourg. Ce vote est une grande victoire pour les citoyens de l'Union qui
ont souvent l'impression que leur voix est la dernière chose écoutée par les
chefs d'Etat et de gouvernement de la droite européenne, qui sont largement
majoritaire au sein du Conseil européen.
Face à cette droite européenne majoritaire incarnée par la
chancelière allemande, Angela MERKEL,
et le Premier Ministre anglais, David CAMERON,
François HOLLANDE a réussi à sauver
les meubles en arrachant un compromis, notamment en ce qui concerne la
politique de cohésion et de solidarité et la politique agricole commune. Il est
heureux que les députés européens aient saisis l'occasion de pousser encore
plus loin la défense d'une Europe de la croissance voulue par le Président de
la République.
Nous
disposons désormais d'une feuille de route forte qui nous permettra de négocier
sur un pied d'égalité avec le Conseil.
La position du Parlement européen est
claire : engagement des Etats à combler le déficit du budget de 2013,
flexibilité à l'intérieur du budget, possibilité de révision du budget pluriannuel
en 2017 en fonction des circonstances économiques, diminution des contributions
financières des Etats membres au profit de ressources propres comme la taxe sur
les transactions financières, les euro-obligations ou la taxe écologiques aux frontières de l'Europe.
Ce sont les quatre conditions approuvées par une
majorité du Parlement européen avec l'appui de la Commission européenne permettant
d'entrer en négociation avec le Conseil européen avec .
Pour la
première fois, le Parlement européen établit un rapport de force face à la
droite européen majoritaire au Conseil européen permettant d'adopter un budget
européen en faveur de la croissance et de l'emploi.