Le tabac fait partout l'objet de trafics lors de sa production, de son transport et de sa consommation. L’Organisation Mondiale de la Santé estime que 12% des 6000 milliards de cigarettes commercialisées chaque année dans le monde font l’objet de commerce illicite. 90% de ce commerce parallèle est composé de vraies cigarettes provenant des usines des cigarettiers, qui en bénéficient donc.
Lutter contre le commerce illicite du tabac est avant tout une mesure de santé publique. Il s’agit en effet d’empêcher que des consommateurs, avérés ou potentiels, notamment les mineurs, puissent disposer de cigarettes à – très – bas prix.
Lutter contre le commerce illicite du tabac, c’est aussi préserver les finances publiques des États. Pour l’Europe, le manque à gagner fiscal est estimé par Bruxelles à 12 milliards d’euros par an.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère que le moyen le plus efficace pour lutter contre tous les trafics de tabac est la mise en place de la traçabilité indépendante des produits du tabac. Elle a pour ce faire élaboré un Protocole « pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac », premier protocole à la Convention-cadre de Lutte Anti-Tabac de l’OMS. Ce texte a été adopté le 12 novembre 2012 par la Conférence des Parties à Séoul. À cette date, 54 États l’ont signé, dont l’Union européenne le 20 décembre 2014.
Le Protocole prévoit que la mise en œuvre de la traçabilité soit financée par l’industrie du tabac.
Les seuls qui s’opposent à la ratification de ce Protocole de l’OMS, et à sa mise en œuvre sont les fabricants de tabac pour la simple raison qu'ils organisent eux-mêmes le commerce parallèle et en bénéficient pleinement.
Lutter contre les interférences des cigarettiers, faire ratifier et appliquer le Protocole de l’OMS « pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac » sont les objectifs que s’est assigné le Groupe de travail contre l’ingérence de l’industrie du tabac qu’a créé à Bruxelles par l’eurodéputé français Gilles Pargneaux.
L’objectif de ce site contreletraficdetabac.eu est d’informer les élus, les organisations non-gouvernementales, les journalistes et bien sûr l’ensemble des citoyens de tous les États membres sur l’état d’évolution de la ratification et de sa mise en œuvre en Europe.
Rappelons que la Journée Mondiale Antitabac du 31 mai organisée par l’Organisation Mondiale de la Santé est justement consacrée cette année à la lutte contre le commerce illicite du tabac et à la nécessaire ratification du protocole de l’OMS.