En cette "semaine européenne des déchets", le Parlement européen s'est saisi du dossier des déchets d'équipements électroniques et électriques (télévisions, ordinateurs, périphériques et téléphones portables). Cette question nous concerne tous au quotidien. Leur quantité dans les 27 pays de l’Union européenne est en effet estimée à 8,7 millions de tonnes par an et seulement 2,1 millions de tonnes sont collectées et traitées, soit 25%. Cela signifie que 6,6 millions de tonnes de déchets soit 75%, ne sont donc pas recensés et «s’évanouissent dans la nature», risquant ainsi d’entraîner des dégâts environnementaux, la plupart du temps dans les régions les plus pauvres de la planète.
L'Union européenne, dispose déjà d'une législation très stricte en matière de gestion de ces déchets et de l'utilisation de substances dangereuses dans leur conception. Les directives actuelles visent à inciter les fabricants à concevoir des produits écologiques et à traiter le problème de la gestion des déchets électroniques à sa source, ainsi qu'à limiter et à interdire l'utilisation de certaines substances chimiques. Cependant, depuis 2008, la Commission européenne est entrée dans une phase de révision de ces directives, afin de simplifier leur mise en œuvre, réduire les coûts en résultant et de les rendre cohérents avec la nouvelle directive déchets et le règlement REACH.
C'est dans ce contexte, que le Parlement européen a adopté à une large majorité le 22 novembre dernier une partie du rapport de Karl-Heinz Florenz. Ce projet vise à rendre les produits électroniques et électriques plus sûrs, en interdisant un certains nombre de substances dangereuses (plomb, cadmium et le mercure), présentes par exemple dans certains jouets. Ces dispositions nous garantiront une plus grande sécurité des biens électroniques aux consommateurs et permettront de ne pas exposer les populations des pays en développement à ces produits chimiques.
La deuxième partie du projet, relative à la gestion des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE), examinée prochainement au Parlement européen, permettra aux citoyens européens de se débarrasser plus facilement de leurs appareils électriques et électroniques et obligera les États membres à ''procéder à un contrôle plus sévère des déchets export".
Á travers sa politique des déchets d'équipements électroniques et électriques, l'Union veut amener les Européens à réfléchir dès l'acte d'achat aux déchets qu'ils vont engendrer, fabricants et consommateurs seront donc co-responsables. Cependant le nombre d'équipements électroniques et électriques vendus ne cesse d’augmenter. La question de la gestion des déchets n'est donc pas la seule à traiter : des efforts restent à faire en termes de conception et en privilégiant la réparation. En effet, des équipements de meilleure qualité, destinés à durer plus longtemps permettraient d'éviter leur rachat trop fréquent. Cela aurait pour objectif de régler à la base les problèmes liés à leur collecte et de leur traitement, et favoriserait ainsi la diminution des gaz à effet de serre, objectif majeur de la Conférence sur le changement climatique, organisée à Cancún ce mois-ci.