COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le rapport sur l’évaluation de la gestion en 2009-2010 de la grippe H1N1 en Europe a été adopté à Strasbourg en session plénière, le 8 mars 2011. Dès janvier 2010, Michèle RIVASI, Gilles PARGNEAUX et Corinne LEPAGE, députés européens, avaient demandé la mise en place d’une commission spéciale temporaire au Parlement européen (PE) pour évaluer la gestion de la grippe H1N1 au sein de l’UE. Face au très regrettable refus de la conférence des présidents du PE de créer cette commission d’enquête, et ce malgré le recueil de signatures suffisantes, ce rapport d’initiative permet cependant de tirer les leçons de la gestion de la grippe H1N1.
Pour Gilles PARGNEAUX, eurodéputé socialiste, ce rapport met en lumière la responsabilité de certaines organisations internationales comme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans la définition de côtes d’alertes disproportionnées au regard de la réalité de certaines menaces épidémiologiques. « La grippe H1N1 n’a pas été plus sévère qu’une grippe saisonnière. Elle a fait 2900 morts en Europe selon les chiffres communiqués fin avril 2010 par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Ses effets ont été notoirement surévalués par les services sanitaires de nombreux Etats membres de l’UE, et en particulier de la France. Dans le cas hexagonal, le rapport annuel 2011 de la Cour des Comptes rendu public en février a montré que 2,7 millions de doses de TAMIFLU ont été perdues, 700 000 ont été inutilisables alors que 342 décès ont été déplorés, comparés aux 5000-6000 décès attribués à la grippe saisonnière. Il me semble que dans cette réponse disproportionnée, l’OMS a joué un rôle particulier », souligne Gilles PARGNEAUX.
L’eurodéputé poursuit : « L’OMS a de toute évidence exagéré la menace sous l’influence des laboratoires pharmaceutiques. Ainsi, l’European Scientific Working Group on Influenza (ESWI) est entièrement financé par les laboratoires alors qu’il conseille l’OMS sur les urgences pandémiques. Face à cette situation, je salue les recommandations du rapport qui demandent l’adoption d’une définition de la notion de conflits d’intérêts commune à toutes les autorités européennes en matière de santé publique. J’espère que les institutions européennes, et en particulier la Commission européenne et ses agences sanitaires, vont répondre à l’invitation à publier les déclarations d’intérêts de tous les experts conseillant les autorités européennes en matière de santé publique ».
Gilles PARGNEAUX conclut : « Les recommandations de ce rapport sur la gestion de la grippe H1N1 doivent nous amener à l’avenir à envisager des solutions innovantes en matière de coopération entre États membres. La mise en place d’une procédure permettant aux Etats membres de procéder à l’achat groupé de vaccins et médicaments antiviraux sur base volontaire, afin d’obtenir les vaccins à accès égal et à des tarifs avantageux, doit être saluée. J’espère également que l’OMS donnera suite à notre demande de révision de la définition des critères de déclenchement d’une alerte pandémique mondiale ».
Vous pouvez consulter ce rapport en cliquant sur le lien cí-contre: Téléchargement Rapport H1N1