En mai dernier, j'ai alerté la Commission européenne par le biais d'une question écrite sur la présence du parabène dans les médicaments et les cosmétiques. En effet, le journal Le Monde avait publié, le lundi 23 mai, une liste de 400 médicaments contenant du parabène. Ce conservateur se retrouve principalement dans les cosmétiques, l'industrie alimentaire et les produits du tabac.
Parmi eux, le quotidien recensait des produits d'usage courant tel que la Biafine, utilisée en cas de coups de soleil, les produits antitussifs Drill ou encore les anti-inflammatoires ibuprofène.
Ces médicaments risquaient une interdiction de leur commercialisation depuis que l'Assemblée nationale avait voté, le 3 mai dernier, une proposition de loi interdisant la fabrication, l'importation, la vente ou l'offre de produits contenant des phtalates (substances utilisées pour ramollir les plastiques, déjà interdites dans les jouets), des parabènes ou des alkylphénols (agents actifs dans les détergents et les désinfectants industriels, ménagers ou médicaux). Ce texte doit encore être voté par le Sénat, mais l'inquiétude a gagné les secteurs industriels concernés, qui se verraient obligés, en cas d'adoption définitive, de trouver des substances de remplacement.
C'est dans ce contexte, que j'ai demandé à la Commission européenne si elle envisageait, à court terme, l'interdiction de la commercialisation de médicaments contenant du parabène? Je vous invite à lire la réponse de la Commission européenne sur la présence de parabène dans les cosmétiques et les médicaments:
"La dernière évaluation des risques du comité scientifique pour la sécurité des consommateurs[1] concernant l’utilisation des parabens en tant qu’ingrédients cosmétiques a été publiée en mars 2011. Dans cet avis, le comité recommande une réduction des concentrations maximales pour les parabens propylique et butylique. En revanche, les doses de parabens méthylique et éthylique actuellement utilisées dans les produits cosmétiques ne sont pas jugées préoccupantes. Dans le cas des parabens isopropylique, isobutylique, phénylique, benzylique et pentylique, le comité ne disposait pas de données suffisantes pour parvenir à une évaluation concluante. La Commission envisage à présent de prendre des mesures visant à mettre la législation relative aux produits cosmétiques en adéquation avec les conclusions du comité.
En ce qui concerne l’autorisation des médicaments, chacun d’eux est soumis à une évaluation approfondie portant sur sa qualité, son efficacité et son innocuité. Cette évaluation vise notamment à établir si l’emploi d’un excipient et sa quantité dans une formulation médicamenteuse sont justifiés. Un médicament n’est autorisé que si cette évaluation globale fait apparaître un rapport bénéfice/risque positif. La Commission a l’intention de suivre l’évolution de la situation dans ce domaine et ne prévoit pas, à ce stade, d’interdire l’utilisation des parabens dans les médicaments".
Au regard de cette réponse, je veillerai à m'investir sur ce dossier tant elle m'apparaît contestable au regard des débats qui ont lieu en France sur la possibilité d'interdire ce perturbateur endoctrinien. Alors qu'un rapport sera débattu au Sénat à la rentrée parlementaire de septembre, cette absence de toute remise en question de la part de la Commission européenne est plus que préoccupante. Je prendrai contact dans les prochains mois avec mes collègues parlementaires du Sénat et de l'Assemblée Nationale pour m'assurer que nous respections également le principe de précaution au niveau européen en engageant le débat au niveau de l'UE.