La Présidente du conseil d'administration de l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA), la Hongroise Diana Banati, a démissionné pour prendre des responsabilités au sein de l'ILSI, le lobby de l'industrie agroalimentaire.
A la demande de l'EFSA, Diana Banati a présenté sa démission le 8 mai avec effet immédiat après avoir décidé de prendre des responsabilités au sein de l'International Life Science Institute (ILSI), ce qui n'est pas compatible avec sa fonction de président du conseil d'administration de l'EFSA.
L'ILSI est une association regroupant 400 industriels de l'agrolimentaire, notamment les groupes Monsanto et Syngenta, très actifs dans le secteur des OGM. Or l'EFSA donne un avis sur toutes les demandes d'autorisation de culture et de commercialisation des OGM dans l'UE.
Présidente du CA de l'EFSA depuis 2008, Diana Banati avait déjà été soupçonnée de conflit d'intérêt lorsqu'elle avait omis de mentionner qu'elle était membre du conseil des directeurs de l'ILSI.
Mme Banati avait toutefois été reconduite pour un second mandat de 4 ans en 2010, mais l'EFSA avait adopté un code de conduite très strict, imposant aux membres du conseil d'administration de préciser toutes leurs activités afin de lever les doutes quant à leur indépendance, notamment les risques de conflit d'intérêt.
Madame Banati a foulé tous les principes d’indépendance et toutes les règles de déontologie en acceptant un poste rémunéré à l’ILSI, dont la nature et les émoluments restent inconnus. Sa démission aurait dû être imposée en 2008. Il est incroyable que Mme Banati ait pu bénéficier d'un second mandat deux ans plus tard.
Cet évènement intervient au moment où le Parlement européen est appelé à se prononcer, en session plénière, sur le budget de l'EFSA. Aujourd'hui, je voterai donc contre ce budget afin de dénoncer les pratiques douteuses trop souvent observées au sein des agences européennes.