Nous avons tenu, ce dimanche 16 juin 2013, notre convention sur l'Europe. Je vous invite à retrouver en cliquant sur le lien ci-dessous la version finale de ce qui constituera l'armature de notre programme dans la perspective des éléctions européennes du 25 mai 2014.
Texte de la Convention nationale - Notre europe
Dans ce texte, nous rappellons que la mandature 2009-2014 où la droite a été majoritaire au Conseil, à la Commission et au Parlement européen s’achève sur un bilan très négatif : un taux de chômage atteignant les 12% dans la zone euro (10% dans UE 27) ; un creusement des écarts économiques entre les Etats-membres, les déficits des uns, alimentant les excédents des autres ; une réduction systématique du périmètre des services publics ; un budget insuffisant pour soutenir les investissements d’avenir ; un primat donné à la démarche intergouvernementale au détriment de la méthode communautaire, plus inclusive et plus démocratique.
Face à cela, nous défendrons plusieurs mesures pour relancer l'Europe: il faut tout d'abord que l'Europe renoue avec les grands projets européens industriels d’excellence dans le secteur des réseaux énergétiques, des transports en favorisant l’organisation de filières économiques intégrées. Ensuite, nous devrons faire de l'emploi des jeunes une priorité alors que 24% des moins de 25 ans dans l’UE sont au chômage. Les chiffres atteignent : en Grèce (59,1%), en Espagne (55,9%), au Portugal (38,3%), en Italie (38,4%), en Irlande (30,3%) et au Royaume-Uni (20,7%). En France, avec 26,5% de chômage, le nombre de jeunes sans emploi n’a jamais été aussi important. C'est la raison pour laquelle nous militerons pour la généralisation de la garantie jeunes qui doit permettre à un jeune sans emploi ou sortant du système éducatif de se voir proposer une nouvelle formation, un enseignement, un apprentissage ou un emploi.
Nous proposerons également de faire de l'Europe le premier éco-continent de la planète par la mise en place d'une Communauté européenne des énergies qui prendrait la forme d’une coopération renforcée pour assurer l’indépendance énergétique des 27 Etats membres et développer les énergies renouvelables. L’UE doit également défendre le principe de l’éco-conception des produits pour favoriser leur durabilité et combattre leur obsolescence. Nous défendrons également le principe de la relocalisation de la production ainsi que la valorisation des circuits courts. Dans ce contexte, la PAC doit jouer son rôle pour plus favoriser le principe d’une alimentation en quantité suffisante, saine, diversifiée et de qualité pour les populations en augmentation.
Sur la question du dumping social, un Traité Social européen doit être adopté pour faire en sorte d'assigner à toutes les politiques européennes les objectifs d'intérêt général comme l'amélioration des conditions de vie et de travail, la qualité des emplois ou encore la lutte contre les discriminations.
Pour ce qui est de la consolidation de la zone euro pour la mettre au service de la croissance et de l'emploi, nous défendrons le principe d'une révision du pacte de stabilité pour donner la priorité à la relance et à l'emploi par une approche progressive dans la réduction des déficits. Il faut également que nous œuvrions en faveur d’une parité plus équilibrée de l’euro vis-à-vis du dollar américain et du yuan chinois en proposant un nouvel ordre monétaire international et en confiant la politique de change aux autorités politiques de l’Union.
Sur le volet institutionnel, la consolidation démocratique de l'Union européenne implique également que le pouvoir des Parlements nationaux et du Parlement européen soit renforcé. Ainsi, le Parlement Européen doit se voir reconnaître le droit de proposer des lois. Ce partage de l’initiative législative entre la Commission et les parlementaires européens devrait ainsi permettre de répondre aux exigences de la démocratie représentative.
Enfin, sur les enjeux relatifs à la relation de l'Union européenne vis-à-vis du reste du monde, nous ferons la promotion du principe d'un "juste échange" qui implique que dans le cadre des accords commerciaux entre l'UE et ses partenaires il y ait un renforcement des clauses de sauvegarde et de réciprocité pour garantir la loyauté des échanges. Dans notre contribution à ce qui constituera le projet du Parti Socialiste Européen, nous tirons également les leçons des réactions contradictoires parmi les Etats-membres face aux conflits proches de l’Europe et des lacunes capacitaires d’intervention (Lybie, Mali) de l’UE. Pour cela, il faut que l’UE construise une Europe de la défense fondée sur une réflexion stratégique commune. Nous sommes ainsi favorables à la création d’un pilier européen de l’OTAN et à la mise en œuvre de davantage de projets communs capacitaires (acquisitions d’équipements). En matière de coopération et de développement, l’Europe doit ainsi faire le choix de la Méditerranée et de l’Afrique. En effet, le tropisme économique, diplomatique et militaire des Etats-Unis pour l’Asie-Pacifique confère à l’Europe une responsabilité plus grande encore au Proche et Moyen-Orient.
Je me félicite ainsi que nous ayons pu réaliser la synthèse autour de propositions fortes qui doivent nous permettre de mettre fin à l'hégémonie des conservateurs en Europe.