J'ai participé ce matin à une réunion organisée par le groupe Socialistes&Démocrates au Parlement européen sur la situation en Libye.
En présence de la Haute Représentante pour les Affaires extérieures de l'UE Federica Mogherini et de l'envoyé spécial de Ban Ki-Moon pour la Libye Bernadino Leon, nous avons échangé pour mieux définir le rôle de l'Europe dans la transition politique libyenne.
À l'issue de la réunion, je reste convaincu que l'Europe à un rôle fort à jouer en Libye. Ce conflit n'est pas uniquement libo-libyen, l'Europe peut et doit être à l'avant garde pour rendre possible et durable le dialogue entre les différentes parties libyennes, entre le Parlement de Tobrouk et le Parlement de Tripoli.
L'accord politique entre les différentes parties libyennes est en effet la première pierre de la paix. Néanmoins, un accord politique ne résoudra pas comme par magie les problèmes de l'après Khadafi. La question du désarmement des milices est ici centrale. Gardons à l'esprit que les milices se sont développées de manière exponentielle depuis la chute de Khadafi. Elles sont passées de 25 000 combattants en 2011 à 200 000 hommes actuellement, répartis dans des centaines de milices qui quadrillent le pays.
Toujours dans l'optique de parvenir à un accord politique en Libye, il faut être conscient qu'on ne peut pas comprendre la situation libyenne si on analyse le pays uniquement sous le prisme idéologique en oubliant les dynamiques tribales. Une transition politique en Libye ne sera possible qu'en prenant en compte l'équilibre subtil et difficile entre les tribus libyennes. L'initiative égyptienne de réunir les tribus libyennes va dans la bonne direction. Pourtant, toutes n'étaient pas présentes au Caire, seules les tribus de l'Est pro-Tobrouk étaient présentes. Celles de l'Ouest, sous pression de Fajr Libya, ont brillé par leur absence.
Enfin, la question économique en Libye ne peut être éludée. La répartition de la manne pétrolière et le contrôle de la Banque centrale libyenne est une des clés de la transition politique et de la sortie de crise de ce pays.
Voilà les éléments où l'Europe peut user de son influence afin de faciliter le dialogue inter-libyen et ainsi trouver une solution politique et durable à ce conflit qui ravage le pays.