Lors de sa propre audition devant le Parlement européen Jean-Claude Juncker ne m'avait pas convaincu. Malgré la sanction des peuples européens lors des élections du 25 mai 2014, l'orientation politique du Président de la Commission européenne était par trop libérale, trop similaire à la désastreuse politique menée depuis 10 ans par José Manuel Barroso et qui a amené l'Europe au bord du gouffre. M. Juncker n'avait pas montré de rupture, c'est pourquoi j'avais signifié ma défiance à son égard en ne lui accordant pas mon vote positif.
Le collège des commissaires européens présenté aujourd'hui n'est évidemment pas la Commission européenne que j'aurais rêvée.
Pour autant, les socialistes européens ont imposé un rapport de force et sont désormais bien placés pour faire bouger les lignes. Frans Timmermans sera le vice-président de la Commission européenne chargé du développement durable et de la coordination de l'ensemble des portefeuilles, Pierre Moscovi sera le Commissaire chargée du portefeuille crucial de l'Économie et des Finances, Federica Mogherini sera la Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires extérieures au moment où nombre de crises dans le monde réclament une réponse commune de l'Europe, Maroš Šefčovič sera le vice-président en charge de l'Union de l'Énergie, une politique indispensable pour assurer la transition écologique et notre indépendance énergétique.
Des socialistes sont ainsi dans des responsabilités prédominantes pour l'avenir de l'Europe et c'est pour cette raison que j'ai choisi de voter pour cette Commission européenne.
Ensemble, nous avons de nombreux combats politiques pour apporter une solution au désamour qui frappe les citoyens et l'Europe. La relance économique d'abord avec le plan de 300 milliards d'investissements proposé par Juncker qui devra être de l'argent frais et se focaliser sur les projets dans la transition écologique, le numérique, l'innovation... La mise en place d'un cadre ambitieux pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, notamment avec la création d'une fiscalité écologique européenne via une taxe carbone. Apporter une réponse européenne aux problématiques migratoires pour mettre fin aux drames qui ont lieu dans la Méditerranée en général et à Lampedusa en particulier. Permettre à la BCE de mener une politique budgétaire, et non seulement monétaire, afin que notre monnaie unique puisse marcher sur deux jambes et réellement nous protéger
Voilà les combats que nous avons à mener dans un cadre nécessairement européen et non dans le cadre étriqué des États-nation, comme le voudraient les nationalistes et eurosceptiques en tout genre. Voilà la différence entre mon vote et celui des antieuropéens. Voilà comment nous pourrons véritablement réorienter l'Europe.
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