Le Premier Ministre Manuel Valls vient de prononcer son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale.
Si le discours de M. Valls n'apporte pas de nouveautés politiques ou ne prévoit d'inflexions de la politique économique française, c'est en tant que député européen que je souhaite commenter ce discours.
Oui, il faut diminuer le rythme de réduction des déficits en Europe. La Commission européenne doit lâcher du lest pour que les pays puissent retrouver de la croissance. Néanmoins, lorsque l'on regarde la nouvelle équipe de commissaires proposée par Jean-Claude Juncker, on constate que les partisans les plus fervents de l'austérité cadenassent l'orientation économique européenne.
Ensuite quand Manuel Valls salue la proposition de 300 milliards d'euros pour l'investissement du Président désigné de la Commission européenne, j'appelle à la prudence. Il ne faut pas donner de faux espoirs. M. Juncker ne propose absolument pas 300 milliards d'euros d'investissements directs dans l'économie européenne. Il veut mettre en place des incitations pour que les entreprises investissent jusqu'à 300 milliards d'euros en Europe. La nuance est de taille. En l'état ce plan d'investissements n'est qu'une déclaration incantatoire. Ce n'est pas, selon moi, ce dont ont besoin les européens pour relancer la croissance et notre économie actuellement.
Le vrai combat politique en Europe doit donc continuer. La mise en place d'une taxe sur les transactions financières vraiment ambitieuse, un plan d'investissement direct dans l'économie européenne, la mise en place d'une fiscalité commune pour lutter contre la concurrence déloyale, etc. Voilà les véritables priorités politiques pour l'Europe que nous avons portées lors de la campagne des européennes.
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